LE QUOTIDIEN : Comment investissez-vous dans les projets de recherche ?
Pr MARIE BEYLOT-BARRY : Depuis 2013, la Société française de dermatologie (SFD) a soutenu une centaine de projets. Une dizaine de bourses de recherche sont aussi attribuées chaque année à de jeunes dermatologues internes chefs de clinique : 25 000 euros pour une année de master 2, de 30 000 à 50 000 euros en thèse, postdoc ou stage de recherche à l’étranger. À travers ces initiatives, la SFD, qui consacre la moitié de son budget à la recherche, construit l’avenir de notre spécialité. Le fonds de dotation de la SFD a été créé pour potentialiser ce soutien à la recherche, auquel nous souhaitons aussi sensibiliser le public en appelant à sa générosité. Notre tout récent site Internet, qui comprend une plateforme de dons, dépasse désormais les 7 000 connexions mensuelles, et nous misons aussi sur une page Facebook et un compte Twitter pour faire connaître nos ambitions et nos projets (1).
Quels sont les principaux axes de recherche soutenus ?
Beaucoup d’équipes travaillent sur les cancers cutanés – mélanome surtout, maladie de Verneuil, vitiligo, psoriasis – et finalement assez peu sur des dermatoses infectieuses, alors qu’elles intéressent beaucoup le grand public. Ainsi, les condylomes font le buzz, et les interviews concernant les verrues ou la gale sont très consultées sur notre site. Nous invitons les chercheurs à investir le champ de ces maladies fréquentes, où beaucoup de progrès restent à faire. Il y a aussi tout le domaine des génodermatoses, maladies cutanées héréditaires rares dont l’exploration permet aussi une meilleure compréhension de la biologie de la peau. Enfin, la recherche sur la peau n’est pas limitée aux laboratoires. La SFD soutient des études de terrain « ville-hôpital » menées par des dermatologues libéraux et hospitaliers, comme récemment sur le psoriasis génital.
Quelles sont vos ambitions pour ce fonds de dotation ?
Le soutien aux jeunes chercheurs est en pleine expansion cette année, avec l’attribution de six bourses supplémentaires grâce aux dons d’industriels. Nous souhaitons poursuivre sur notre lancée l’an prochain afin d’accompagner de grands projets : l’un en cancérologie cutanée, afin de prédire à grande échelle les effets secondaires ou la bonne tolérance des nouveaux traitements, l’autre pour les dermatoses inflammatoires chroniques, où un nouvel outil d’e-santé sera conçu pour les patients souffrant de psoriasis, de la maladie de Verneuil, d’eczéma, d’urticaire ou d’acné.
Nous développerons des algorithmes diagnostiques et thérapeutiques interactifs, basés sur les recommandations existantes pour améliorer la prise en charge des patients, dont le suivi par cet outil pourra permettre des analyses de cohorte. Pour ces projets d’envergure, nous cherchons à mobiliser des donateurs dans l’industrie pharmaceutique et bien au-delà.
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