Contre le paludisme

Un candidat pour le traitement et la prévention

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Publié le 27/04/2017
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Le Pr Kelly Chibale, auteur principal de l'étude sur MMV390048

Le Pr Kelly Chibale, auteur principal de l'étude sur MMV390048
Crédit photo : UCT's H3D

Des chercheurs de l’université de Cape Town, et du Medicines for malaria venture (MMV), en Afrique du sud, ont découvert et testé sur plusieurs modèles animaux le MMV 390048. Celui-ci a montré son efficacité contre les souches résistantes du paludisme et pendant tout le cycle de vie du parasite, et pourrait à la fois traiter et avoir une action prophylactique, en une seule dose.

« La capacité de MMV390048 à bloquer les différentes étapes du cycle de vie du parasite offre une protection contre l’infection et, dans le même temps, limite la transmission du parasite d’un hôte à l’autre, suggérant que ce composé peut contribuer à l’éradication du paludisme, indique le Pr Kelly Chibale, auteur principal de l’étude. Ce composé présente un potentiel majeur, en particulier parce qu'il pourrait être administré en une fois, ce qui révolutionnerait le traitement. »

Demi-vie longue et faible clairance

Le MMV 390048 appartient à la classe 2-aminopyridine. Les chercheurs l’avaient repéré du fait de son absence de résistance croisée avec les antipaludéens actuellement employés, ce qui suggérait un nouveau mode d’action. Celui-ci a été récemment identifié : il s’agit de l’inhibition de la phosphatidylinositol 4- kinase qui, selon des études génomiques et protéomiques, serait une cible moléculaire de MMV 390048.

MMV 390048 exerce son action sur les différentes étapes du cycle de vie du parasite, chez l’hôte et le vecteur, sauf au niveau des hypnozoïtes (formes quiescentes hépatocytaires). Il a en particulier prouvé son efficacité sur des modèles humanisés de souris infectées par Plasmodium falciparum. Mais comme l’indique l’étude, une demi-vie longue, une faible clairance, ainsi qu’une bonne biodisponibilité orale ont été observées dans tous les modèles animaux testés (souris, rat, chien et singe).

Les chercheurs estiment que la demi-vie chez l’homme serait de 90 heures environ, et qu’une dose unique de 80 à 100 mg permettrait de maintenir sa concentration à un niveau thérapeutique pendant 8 jours. Le profil de sûreté préclinique étant acceptable, MMV 390048 va maintenant passer à l’évaluation clinique.

Fabienne Rigal

Source : Le Quotidien du médecin: 9576