POUR Renée Heffron et coll. (Seattle), les résultats s’expriment en terme de santé publique. « Les femmes devraient être averties d’un risque accru d’acquisition et de transmission du VIH, lorsqu’elles sont sous contraception hormonale, en particulier avec les méthodes injectables. » On doit insister sur l’importance d’une deuxième protection par préservatif pour les femmes à risque d’être infectées par le VIH.
Voilà deux décennies que des observations en laboratoire comme les études épidémiologiques semblent prédire que la contraception hormonale (CH) est susceptible d’avoir un effet sur le risque de contracter le VIH chez les femmes. Les résultats ne sont pas très solides toutefois. Seule une étude a documenté le lien entre la CH et le risque de transmission du VIH de femme à homme.
Renée Heffron et coll. ont réalisé une étude prospective de suivi de 3 790 couples hétérosexuels sérodiscordants, participant à deux études longitudinales de surveillance de l’incidence des infections par le VIH, dans 7 pays d’Afrique (Botswana, Kenya, Rwanda, Afrique du Sud, Tanzanie, Ouganda et Zambie).
Il y avait 1 314 couples où la femme était séronégative. Pendant le suivi qui a duré en moyenne 18 mois, 167 personnes ont été infectées, dont 73 femmes. Le taux d’acquisition du VIH est de 6,61 pour 100 personnes années chez les femmes qui ont utilisé une CH, comparativement à 3,78 pour 100 personnes années chez celles qui n’en ont pas utilisé. Ce qui fait un risque quasiment doublé : risque relatif de 1,98 ; p= 0,03.
À longue durée d’action.
Il en va de même pour le risque de transmission du VIH : chez 2 476 couples où l’homme était séronégatif, le taux d’acquisition du virus par ces derniers est de 2,61 pour 100 personnes années lorsque la femme est sous CH, versus 1,51 pour 100 personnes années lorsque ce n’est pas le cas (RR 1,97 ; p = 0,02).
Dans la majorité des cas, la CH était prise par injection d’hormone à longue durée d’action. Chez les femmes qui prenaient une contraception orale quotidienne, le risque est augmenté mais de façon non significative. L’étude est insuffisante toutefois pour permettre de conclure concernant la pilule. Par ailleurs, elle ne porte pas sur des méthodes comme les implants ou les patchs.
Les auteurs invoquent des hypothèses explicatives, telles que des modifications de la structure vaginale, de la régulation des cytokines, de l’expression du CCR5 (un corécepteur du VIH) et de l’excrétion du VIH par la muqueuse vaginale.
Les méthodes de contraception hormonale (CH), pilule quotidienne et hormones injectables à longue durée d’action, sont mondialement utilisées (chez plus de 140 millions de femmes).
The Lancet, en ligne le 4 octobre 2011. Doi : 10.1016/S1473-3099(11)70247-X
La prescription d’antibiotiques en ville se stabilise
Le Parlement adopte une loi sur le repérage des troubles du neurodéveloppement
Chirurgie : les protocoles de lutte contre l’antibiorésistance restent mal appliqués, regrette l’Académie
L’orchestre symphonique des médecins de France donne un concert « émouvant » en hommage aux victimes du cancer du sein