Un vaccin coqueluche intranasal prometteur contre la transmission

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Publié le 13/03/2023
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Crédit photo : PHANIE

Un vaccin anti-coqueluche intranasal développé en France permettrait de bloquer plus efficacement la transmission que ceux déjà disponibles. C'est ce qu'annonce un communiqué Inserm/Institut Pasteur de Lille/Université de Lille/CHU de Lille au vu des résultats d'un essai clinique de phase 2 à paraître dans « The Lancet ».

Ce vaccin, capable d'empêcher la colonisation bactérienne des voies respiratoires, « constituerait un atout pour briser les chaînes de transmission épidémiques de la maladie », est-il mis en avant.

Le vaccin dCaT, disponible depuis les années 1980, confère une immunité mais qui diminue avec le temps. « S'il permet de prévenir l'apparition de symptômes, il ne peut pas empêcher l'infection par la bactérie ni sa transmission », lit-on. Malgré les taux élevés de vaccination, les épidémies de coqueluche persistent partout dans le monde.

Le nouveau vaccin appelé BPZE1 est vivant atténué, sa transmission intranasale vise à mimer les modes de transmission et de colonisation naturels de Bordetella pertussis au niveau des muqueuses respiratoires.

Deux doses intranasales espacées de trois mois

L'équipe internationale dirigée par Camille Locht, directeur de recherche Inserm au Centre d'infection et d'immunité de Lille (Inserm/Institut Pasteur de Lille/Université de Lille/CHU de Lille/CNRS), en collaboration avec la société Iliad Biotechnologies, a évalué l'efficacité et l'innocuité du vaccin BPZE1 chez 300 Américains adultes sains.

Les participants étaient répartis en deux groupes : le premier a reçu une dose de BPZE1 et un placebo par voie intramusculaire, le second une injection intramusculaire du vaccin dCaT et un placebo par voie nasale. Trois mois plus tard, la moitié des participants des deux groupes s'est vue administrer une dose de BPZE1 (afin de simuler une infection naturelle atténuée), tandis que l'autre moitié a reçu le placebo intranasal.

Une étude en cours chez les enfants d'âge scolaire

Là où le vaccin dCaT n'induisait une réponse immunitaire qu'au niveau sanguin, BPZE1 induisait une immunité consistante en plus au niveau de la muqueuse nasale. « Par ailleurs, dans les 28 jours suivant la seconde administration nasale, 90 % des participants ayant reçu initialement le BPZE1 ne présentaient aucune colonie au niveau nasal. Chez les 10 % restants, la colonisation s'avérait faible », est-il rapporté. En comparaison, 70 % des patients vaccinés avec dCaT présentaient une colonisation bactérienne nasale importante. De plus, l'infection régressait plus rapidement chez les personnes vaccinées par BPZE1 et l'équipe n'a observé aucun effet indésirable notable durant la période de l'étude.

Les participants étaient tous des adultes de plus de 18 ans. Une étude est en cours pour évaluer plus spécifiquement BPZE1 chez les enfants en âge d'aller à l'école, lieu critique de transmission de la maladie. 


Source : lequotidiendumedecin.fr