LE PROFIL des médecins retraités change et les associations qui les réunissent peinent à recruter. En région parisienne, l’AMVARP (Association des médecins et veuves allocataires de la CARMF), un petit millier d’adhérents, fait ainsi les yeux doux aux 12 000 pensionnés franciliens qui seraient susceptibles de venir grossir ses rangs. « Comment atteindre les jeunes médecins retraités, comment leur faire comprendre qu’ils ont intérêt à rejoindre une association ? », le Dr Paul Fleury, président de l’AMVARP, s’interroge. Non sans malice.
Car voici le tableau que dépeint cet « ancien » retraité : « Quand un médecin cesse son activité, il se dit : "Chouette, je vais faire des croisières, du golf, aller au théâtre." Et puis au bout de deux ou trois ans, il a comblé toutes ses envies et il s’est aperçu qu’il vivait trois fois moins bien que quand il travaillait. Alors il s’assoit devant sa télévision et il y passe la fin de sa retraite en attendant la survenue du gâtisme. » Pour le Dr Fleury, on peut éviter d’en arriver à de telles extrémités. Et son association est évidemment à ses yeux une bonne solution.
Cromwell, Flaubert...
Qu’y fait-on ? Des activités « sociales » et ludiques (petits voyages, visites d’expositions, bientôt des ateliers informatiques, conférences – l’AMVARP en monte une chaque premier jeudi du mois à la faculté des Saints-Pères sur des sujets aussi variés que Flaubert, les fleuves français ou la révolution anglaise de Cromwell – ; de l’aide administrative notamment aux veuves – ou aux veufs – de médecins qui peinent à remplir leurs dossiers (60 personnes ont ainsi été épaulées au cours de l’année écoulée). Et puis l’AMVARP, qui édite un Bulletin trimestriel, veille au grain pour « défendre la retraite », en particulier l’ASV (allocation supplémentaire vieillesse dont l’avenir est incertain). « Nous avons fait un effort pour obtenir les droits que nous avons aujourd’hui – nous nous sommes conventionnés, nous avons pour certains fait le choix du secteur I –, nous devons faire en sorte de les conserver », explique le Dr Fleury. La plupart des membres du bureau de son association sont délégués à la CARMF où ils font entendre la voix des médecins retraités face à celle des cotisants.
Aujourd’hui, les cercles de médecins retraités souffrent certainement de la concurrence des multiples associations locales qui drainent le « troisième âge » ; ils accusent peut-être aussi un décalage avec les toutes dernières générations de retraités – l’AMVARP, par exemple, se met tout juste à l’informatique – mais ils ne se font pas une raison. « Les anciens médecins se retrouvent avec plaisir entre eux, explique le Dr Thérèse Pinget, « jeune » retraitée inscrite à l’AMVARP. Nous avons un langage commun. »
La prochaine AG de l’AMVARP a lieu aujourd’hui à 14 h 30 à la Faculté des Saints-Pères (Paris VI). Pour contacter l’association : amvarp.idf@gmail.com
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