Avec le retour aux affaires du Dr Bonet

L’Unaformec se restructure pour accompagner le DPC

Publié le 15/12/2010
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Crédit photo : DR

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TROIS ANS après avoir passé la main, le Dr Philippe Bonet a été élu président de l’Union nationale des associations de formation et d’évaluation continues (UNAFORMEC). Seul candidat à la succession du Dr Michel Doré qui avait décidé de ne pas se représenter, le Dr Bonet reprend les rênes de l’association dans un contexte périlleux, à un moment où le développement professionnel continu (DPC) peine à voir le jour. Le médecin généraliste de Loire-Atlantique connaît bien l’UNAFORMEC pour l’avoir présidée entre 1993 et 2007. Depuis trois ans, il était responsable de l’évaluation des pratiques professionnelles pour l’association.

Du fait des tergiversations autour de la publication des décrets relatifs au DPC, le Dr Bonet observe une « désaffection des médecins pour la formation conventionnelle ». « Arrêtons la politique de l’autruche, lance-t-il tout de go. Nous avons une plus grande difficulté à faire venir les médecins en séminaire conventionné. Depuis 2 à 3 ans, nous sommes obligés de faire des efforts pour assurer le remplissage de certains séminaires. Les associations dépensent plus d’argent pour un nombre de participants moindre. Le fait que la FPC soit amenée à disparaître n’encourage pas les médecins à se former. » L’UNAFORMEC n’est pas épargnée par ce désintérêt des médecins pour la FPC. « Nous avons des régions en grande difficulté qui sont chères à entretenir, confie Philippe Bonet. Aujourd’hui, il n’est plus raisonnable financièrement de maintenir certaines dépenses des structures régionales (locaux, secrétaire, téléphone) sauf à mettre en place un autre schéma. » Seulement un quart des médecins adhère à une association de FMC. « Si les médecins étaient obligés de cotiser, nous retrouverions un bon équilibre budgétaire », souligne le président de l’UNAFORMEC. Le Dr Bonet est favorable à une clarification des décrets DPC – pourquoi pas dans la loi Fourcade destinée à corriger certains points de la loi Hôpital, patients, santé et territoires (HPST, qui a mis en place la nouvelle obligation). « Nous sommes tous prêts à dire que les décrets sont inapplicables en l’état, qu’on les réécrive », déclare le Dr Bonet. L’association plaide pour la création d’un organe de pilotage du DPC au sein duquel les structures professionnelles seraient représentées et joueraient un rôle avec l’État et les caisses d’assurance-maladie.

Avec le retour à sa tête pour 4 ans de Philippe Bonet, l’UNAFORMEC a modifié ses statuts « pour être plus à même d’accompagner le médecin dans le DPC ». « Jusqu’à présent, nous étions partenaires des associations, maintenant, nous offrons aussi la possibilité au médecin isolé d’adhérer à l’UNAFORMEC pour mettre en œuvre son DPC », commente le Dr Bonet. L’UNAFORMEC souhaite par ailleurs se tourner davantage vers les jeunes médecins et les femmes. Pour ne plus être cataloguée comme une association de généralistes, elle entend défendre la transversalité en décloisonnant certaines formations aux médecins spécialistes. « Nous assistons à un changement de logique, conclut Philippe Bonet. Nous ne pouvons plus raisonner pour les seuls groupes, nous devons agir pour les individus. »

 CHRISTOPHE GATTUSO

Source : Le Quotidien du Médecin: 8877