Déjà autorisé, en deuxième intention, pour le dépistage des cas symptomatiques quand le prélèvement nasopharyngé n’est pas possible, l’usage des tests RT-PCR salivaires est désormais étendu au diagnostic des cas contacts, en deuxième intention, et pour le dépistage itératif de populations ciblées (dans les écoles, les universités, les Ehpad ou auprès des soignants), a annoncé la Pr Dominique Le Guludec, présidente de la Haute Autorité de santé (HAS), lors d’un point presse virtuel ce 11 février.
Ces nouvelles indications font suite à un avis de la HAS, rendu le 23 janvier, sur les performances de ces tests. Une méta-analyse a permis d’établir leur sensibilité à « environ 85 % », a rappelé la Pr Le Guludec, précisant que la « grande hétérogénéité entre les différents essais cliniques [ainsi] qu'au sein même de chaque essai », avec des sensibilités variant de 20 à 80 %, a nécessité de préciser « les conditions techniques de réalisation » des tests et « les critères de performance » indispensables.
Le prélèvement nasopharyngé reste la référence
Ainsi, les « différents kits doivent justifier d’une performance minimale de 80 % » et viser deux cibles moléculaires, indique le Dr Cédric Carbonneil, chef du service d’évaluation des actes de la HAS, soulignant que « le test RT-PCR par prélèvement nasopharyngé reste le test de référence ».
Pour les tests salivaires, les prélèvements pourront être effectués dans un laboratoire de biologie médicale, à domicile ou sur un site de dépistage organisé. Pour les prélèvements à domicile, un kit d’autoprélèvement devra être retiré au laboratoire et rapporté pour analyse « idéalement » le jour du prélèvement avec une conservation à température ambiante. Un délai de 30 minutes sans boire, manger, fumer ou se brosser les dents devra être respecté avant le recueil de la salive.
Pour les enfants de moins de six ans, un prélèvement à domicile peut être préférable, l’atmosphère d’un laboratoire pouvant être impressionnante. De même, en cas de difficulté à cracher, un recueil de la salive avec une pipette est envisageable, rassure le Dr Carbonneil. Comme pour les tests nasopharyngés, les prélèvements sont ensuite analysés par RT-PCR.
Une ouverture en faveur du poolage
Ces tests salivaires devraient permettre de faciliter les dépistages ciblés, notamment dans les établissements scolaires. « Leur très bonne acceptabilité et leur bon niveau de performance sont particulièrement adaptés à ce type de dépistage, et en particulier à leur répétition », estime la Pr Dominique Le Guludec. Ces dépistages sont utiles « dans les endroits où l’on pense que la prévalence est supérieure » à la situation nationale, poursuit la présidente de la HAS.
Dans la perspective de dépistages ciblés itératifs, la HAS recommande par ailleurs d’explorer la mise en place de poolage, suite à un avis favorable du Haut Conseil de santé publique (HCSP) rendu public le 17 décembre, pour les RT-PCR nasopharyngés. Cette technique pourrait faciliter la mise en œuvre des dépistages organisés, « à condition d’un nombre limité d’échantillons » par pool, insiste la Pr Le Guludec, avançant le nombre de 5 échantillons par pool. L’introduction du poolage va demander des adaptations aux laboratoires, qui ne sont « pas tous prêts », poursuit-elle.
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