Accouchement normal : des recos HAS pour mieux accompagner les femmes

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Publié le 26/01/2018
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Crédit photo : S. Toubon

La Haute Autorité de santé (HAS) publie pour la première fois des recommandations pour aider les professionnels de la naissance à ajuster leurs interventions aux attentes des femmes pour les accouchements à risque faible.

Ces recommandations pour l'accouchement normal ont pour objectif de « garantir la sécurité de la mère et de l'enfant tout en répondant à la demande des femmes de réduire au minimum nécessaire les interventions médicales », explique la Haute Autorité. Qualité du dialogue entre les femmes et professionnels de la naissance, réévaluation en continu des risques obstétricaux, accompagnement personnalisé plutôt que pratiques systématiques sont les messages clefs de ces nouvelles recommandations.

La forte médicalisation des accouchements en France se fait parfois au détriment des préférences des femmes et des couples, reconnaît la HAS, et « les femmes enceintes souhaitent de plus en plus bénéficier d'une prise en charge respectueuse de la physiologie de la naissance », poursuit-elle. Ces dernières années se sont développées des unités dites « physiologiques » dans les maternités et des maisons de naissance.

Un accouchement normal

Ces recommandations s'appliquent à toutes les femmes enceintes en bonne santé qui présentent un faible risque obstétrical pendant leur grossesse et jusqu'à l'accouchement, est-il précisé. L'accouchement est considéré comme normal « quand celui-ci débute de façon spontanée et ne s'accompagne que de faibles risques au début du travail », précise l'institution.

Sont exclues notamment les femmes présentant un utérus cicatriciel, une grossesse gémellaire, une suspicion de retard de croissance ou un petit poids selon l'âge gestationnel, un diabète gestationnel, une présentation céphalique défléchie et par le siège, les accouchements prématurés.

Des interventions nécessaires, d'autres non

Afin de permettre aux femmes d'être actrices de leur accouchement, la HAS insiste sur « la qualité du dialogue entre les femmes et les professionnels de santé », un dialogue qui permette « aux unes de formuler leurs attentes et aux autres d'y répondre de manière adéquate ».

La HAS recommande de limiter les interventions techniques et médicamenteuses au minimum nécessaire : surveillance continue du rythme cardiaque, prise en charge de la douleur par des interventions non médicamenteuses ou par une anesthésie locorégionale. À chaque stade du travail, il est écrit de ne pas multiplier les touchers vaginaux, de soutenir la femme dans son choix non médicamenteux de prise en charge de la douleur ou la laisser pousser de la façon qui lui semble la plus efficace.

Fiche mémo pour le nouveau-né

La HAS rappelle à cette occasion que, pour tout type d'accouchement, il est recommandé de ne pas recourir à l'expression abdominale. À l'inverse, il est recommandé d'administrer systématiquement de l'oxytocine au moment de l'expulsion afin de prévenir les hémorragies du post-partum. La HAS revient sur l'épisiotomie, en préconisant de ne pas la réaliser de façon systématique, y compris chez la primipare.

Dans le même temps, la HAS publie une fiche mémo sur l'accueil du nouveau-né en salle de naissance. L'objectif est là aussi d'améliorer et garantir la qualité et la sécurité des soins tout en laissant davantage de place à la relation mère-enfant. Le contact précoce mère-enfant est privilégié, notamment en proposant à la mère de placer aussitôt son nouveau-né peau à peau ou encore d'encourager l'allaitement.


Source : lequotidiendumedecin.fr