BCG : le HCSP préconise la levée de l'obligation vaccinale pour les soignants

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Publié le 22/05/2017

Le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) préconise de lever l'obligation de vaccination par le BCG pour les étudiants des filières sanitaires et sociales, et pour les professionnels de santé, dans un avis publié sur son site.

Le principal argument en faveur de cette levée de l'obligation vaccinale – déjà actée pour la population générale en 2007 – est la désormais faible exposition de la population des soignants au risque de contracter une tuberculose. Certes, ils sont plus à risque que la population générale, surtout dans les structures accueillant régulièrement des patients bacillifères, et notamment de tuberculoses multirésistantes, les urgences, ou encore des services peu habitués (séjours longs).

Mais la réduction de l'incidence de la tuberculose en population générale depuis 30 ans (établie à 7,1 pour 100 000 et 5,2 pour 100 000 pour les formes pulmonaires en 2015) conjuguée à l'amélioration des mesures de prévention de la transmission semble garantir une faible incidence de la tuberculose chez les soignants. Selon les données de Santé publique France citées par le HCSP, elle est sous la barre de 10 cas pour 100 000 personnels des établissements de santé depuis 2012, et est à 6 pour 100 000 pour les infirmiers et aides-soignants.

En outre, le vaccin est modérément efficace dans la prévention de l'infection des soignants, lit-on. Ces derniers ne sont pas prioritaires dans un contexte de pénurie.

Prévention renforcée

Le HCSP recommande en revanche le renforcement de la prévention primaire et secondaire par le strict respect des mesures barrières, l'amélioration du dépistage et du suivi médical en cas de contact avec un sujet contagieux – ce qui implique que les professionnels disposent d'un test immunologique (IDR ou IGRA) de référence, et par la réduction des retards à l'isolement.

En outre, le médecin du travail doit pouvoir proposer au cas par cas une vaccination par le BCG en fonction de l'évaluation du risque, pour des professionnels non vaccinés antérieurement, avec un test immunologique négatif et à risque fort d'exposition (parce que travaillant auprès de patients tuberculeux ou sur des mycobactéries, en laboratoire). Le HCSP propose qu'un guide soit élaboré pour aider les médecins du travail à identifier les risques de contamination. 


Source : lequotidiendumedecin.fr