Avec l’arrivée des fortes chaleurs et l’activation, depuis le 1er juin, du Plan national canicule (PNC), Santé publique France adapte son dispositif de surveillance et ses mesures de prévention au contexte sanitaire lié au Covid-19. « La situation épidémique est prise en compte en tant que facteur aggravant dans la vigilance canicule, souligne SPF, sachant que les populations vulnérables sont en partie les mêmes », à savoir personnes âgées, malades chroniques, obèses, etc.
Des messages de prévention couplés
Les messages de prévention diffusés par spots TV ou radio et affichage seront couplés, rappelant à la fois les risques liés aux épisodes de canicule et les gestes barrières contre le Covid-19. « L’adoption par tous de comportements simples et prudents, et d’attitudes solidaires est la pierre angulaire de la prévention », insiste SPF, rappelant l’existence d’une plateforme téléphonique d'information « Canicule », accessible au 0 800 06 66 66.
Jusqu’à la fin du PNC, prévu pour le 15 septembre, la sensibilisation de la population sera adaptée aux différents niveaux de vigilance : niveau 1 de « veille saisonnière », niveau 2 d’« avertissement chaleur » (pic de chaleur temporaire sur un ou deux jours), niveau 3 d’« alerte canicule » (déclenché par les préfets de département, en lien avec les agences régionales de santé, si les fortes chaleurs perdurent) et niveau 4 de « mobilisation maximale » (canicule avérée d’intensité exceptionnelle, avec ou pas apparition d'effets collatéraux majeurs dans des secteurs d'importance vitale – sécheresse, approvisionnement en eau potable, saturation des hôpitaux ou des pompes funèbres, etc.).
Ne pas minorer la canicule
Dans ce contexte, le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) a également émis un avis, le 11 mai, craignant une « minoration » des épisodes de canicule « en raison d’une prééminence des craintes vis-à-vis du Covid-19 ». Sont ainsi rappelées les dimensions diagnostiques, thérapeutiques, préventives, organisationnelles, de ressources humaines et matérielles à prendre en compte.
Une attention est à porter sur la déshydratation, « déjà fréquemment associée à l’infection par le Covid-19 (via la fièvre, les pertes digestives) » et qui « ne pourrait être qu’aggravée par un contexte de vague de chaleur ». De plus, « le diagnostic différentiel entre coup de chaleur et infection par le Covid-19 n’est pas évident du fait de signes cliniques communs, en particulier chez les sujets âgés », alerte le HCSP.
Autre sujet d’attention, le paracétamol, utilisé dans le traitement des symptômes du Covid-19 « est contre-indiqué en cas de coup de chaleur car inefficace et potentiellement délétère (aggravation de l’atteinte hépatique/des troubles de la coagulation) », rappelle le HCSP.
En matière de prévention, il convient dans le cas de l’épidémie, comme dans celui d’une canicule, « d’insister sur le caractère favorable à la santé du maintien des liens sociaux par tous les moyens physiques ou virtuels » et de « bien mesurer la mise en œuvre des recommandations à la lumière de la réduction des inégalités sociales et territoriales de la santé », juge l’avis.
D’un point de vue pratique, l’aération des pièces qui assure un refroidissement des espaces doit être adaptée à la présence d’un cas de Covid-19 dans le logement. L’accès à des lieux frais doit être assuré pour les populations à risque.
En collectivité, climatiser plutôt que ventiler
Concernant la climatisation, dans le cas d’un climatiseur individuel, un appareil « s’il est équipé de filtres performants et correctement entretenus, ne sera pas à l’origine de problèmes liés au Covid-19 », assure le HCSP.
Pour les installations dites collectives (avec centrale de traitement d’air), l’absence de mélange et l’étanchéité entre l’air repris des locaux et de l’air neuf dans les centrales de traitement d’air doivent être vérifiées « afin de prévenir l’éventuelle recirculation de particules virales dans l’ensemble des locaux par l’air soufflé », est-il précisé.
Concernant les ventilateurs et brumisateurs, leur utilisation est contre-indiquée dans les espaces collectifs « de petit volume, clos ou incomplètement ouverts ». L’accès aux douches publiques et aux fontaines à eau doit également être maintenu « sous la condition d’y appliquer les protocoles d‘hygiène recommandés ».
Enfin, l’inquiétude porte sur les professionnels de santé, déjà éprouvés par la crise sanitaire. Le HCSP recommande de « maintenir toutes les mesures améliorant les conditions de travail et la qualité de vie des professionnels » (transports, repas, garde d'enfants, etc.). Il recommande également d’« autoriser par dérogation l’augmentation du temps de présence médical et d’encadrement dans les structures médico-sociales » et de prévoir le renforcement des effectifs via les réserves sanitaires, sociales et aussi la sécurité civile, la Croix Rouge et les bénévoles.
Cancer colorectal chez les plus de 70 ans : quels bénéfices à une prise en charge gériatrique en périopératoire ?
Un traitement court de 6 ou 9 mois efficace contre la tuberculose multirésistante
Regret post-vasectomie : la vasovasostomie, une alternative à l’AMP
Vers un plan Maladies rénales ? Le think tank UC2m met en avant le dépistage précoce