Covid-19 : des incidences à la hausse, même chez les plus jeunes et les plus âgés, un pic épidémique difficile à prévoir

Par
Publié le 02/04/2021

Crédit photo : PHANIE

Le pic épidémique des contaminations pourrait être atteint « d’ici 7 à 10 jours » et deux semaines plus tard pour le pic de patients en réanimation, soit fin avril, a déclaré Olivier Véran, ce 1er avril, se fondant sur des modélisations.

C’est un ton plus prudent que celui du ministre de la Santé qu’ont adopté le lendemain les experts de Santé publique France (SPF) à la lumière des derniers chiffres de l’épidémie. « C’est extrêmement difficile de savoir quand nous atteindrons le pic épidémique, tant de nombreux facteurs se conjuguent, dont l’adhésion des citoyens aux mesures de freinage et les premiers effets des restrictions mises en place dans certains territoires », a expliqué Laëtitia Huiart, directrice scientifique à SPF. De même, difficile de connaître l’impact réel qu’aura la fermeture des écoles et des crèches : « Les précédents confinements avaient des modalités différentes. Et il ne faut pas oublier que la fermeture des classes joue aussi sur le comportement des parents, obligés de rester chez eux », précise-t-elle.

37 000 nouveaux cas par jour

En attendant, tous les indicateurs de suivi de l’épidémie étaient en forte augmentation la semaine 12, du 22 au 28 mars. Chaque jour, près de 37 000 nouveaux cas sont confirmés, soit + 22 % par rapport à mi-mars. Si cette hausse de l’incidence du Covid-19 touche toutes les classes d’âge, elle est particulièrement marquée (+ 31 %) chez les 0-14 ans (jusqu’à un taux d’incidence de 306 pour 100 000 habitants). Un effet de l’augmentation du dépistage (+ 30 %), selon SPF.

Depuis deux semaines, la population des plus de 75 ans connaît aussi une augmentation du taux d’incidence (de 13 %), du nombre de passages aux urgences pour suspicion de Covid et du taux d’hospitalisation, ce qui laisse présager d’une prochaine augmentation des taux de décès à l’hôpital. Selon les épidémiologistes de SPF, ce ne sont pas les résidents d’Ehpad qui seraient concernés − 93 % sont immunisés − mais tous les autres, pour lesquels la couverture vaccinale ne serait que de 60 %, voire de 30 % pour les deux doses, alors que la circulation virale est en forte augmentation. Celle-ci est d’ailleurs dominée par le variant dit britannique, présent dans 80 % des cas, voire 90 % dans certains départements.

Une tension hospitalière qui s’accroît

Alors que le taux de reproduction est de 1,18, la tension sur le système de santé « va s’accentuer dans les prochains jours », prévoit SPF. À l’hôpital, les admissions de patients Covid-19 ont augmenté pour la troisième semaine consécutive (+16 % par rapport à S11), tout comme les hospitalisations en services de soins critiques (+13 %).

Au 1er avril, 5 109 personnes étaient prises en charge en réanimation, soit plus que le pic de la deuxième vague de l’épidémie (un peu plus de 4 900 patients en réa mi-novembre) mais encore moins que celui de la première vague (un peu plus de 7 000 patients début avril 2020). Les régions les plus fortement touchées sont l’Île-de-France, les Hauts-de-France et la Provence-Alpes-Côte d’Azur.

SPF rappelle la nécessité de maintenir les gestes barrières même si la vaccination progresse. Au 30 mars, 8 284 391 personnes ont reçu au moins une dose, soit 12,3 % de la population et 4,1 %, deux doses. Parmi les professionnels de santé, 52,3 % ont eu au moins une injection.


Source : lequotidiendumedecin.fr