Covid-19 et confinement : conseils pour suivre les patients avec des troubles du comportements alimentaires, particulièrement vulnérables

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Publié le 25/03/2020

Crédit photo : S. Toubon

Les personnes souffrant de troubles du comportement alimentaire (TCA) sont particulièrement vulnérables par ces temps de crise sanitaire et de confinement, s'inquiète la Fédération française anorexie boulimie (FFAB). 

Le confinement présente un risque accru d'addictions en tout genre, a-t-il déjà été noté. Il bouleverse notamment la gestion des denrées alimentaires (stockage, avec risque de conduite de restriction ou de crises boulimiques), l'activité physique, le poids, les équilibres familiaux, avec des tensions qui peuvent se cristalliser lors des repas qui rythment les journées, et la santé psychique. 

Organiser un suivi par téléconsultation 

Dans une fiche pratique, réalisée en partenariat avec la Maison des Adolescents de l’Hôpital Cochin, AP-HP (Maison de Solenn), la FFAB recommande un suivi par téléconsultation des patients. D'autant plus s'ils sont dénutris et potentiellement plus vulnérables au Covid-19. 

Des temps d'entretiens individuels, où le patient, en particulier s'il s'agit d'un adolescent, est seul avec le médecin, doivent être préservés. Des entretiens familiaux doivent aussi être programmés, préconisent les spécialistes. 

Si la réalisation des bilans sanguins peut être suspendue quelques semaines, le temps du confinement, en revanche, la surveillance de la kaliémie doit être maintenue (possiblement grâce à un infirmier à domicile). 

Quant aux traitements médicamenteux, ils doivent être continués aux mêmes doses, sauf avis contraire du médecin. En cas de rupture d'ordonnance, le médecin peut la renvoyer par mail à la famille ou au pharmacien. Le patient peut aussi présenter à l'officine son ancienne ordonnance. La FFAB rappelle que certains médicaments (psychotropes, potassium, phosphore) doivent être conservés sous clef par les parents.

Le médecin doit enfin discuter de la surveillance du poids avec le patient (qui doit la réaliser ? À quelle fréquence, sachant qu'une fois par semaine est suffisante) voire réévaluer les recommandations en termes d'apports nutritionnels, eu égard à la baisse de l'activité physique. 

Une ligne à l'écoute des soignants et des patients 

En cas de difficulté éprouvée par les soignants, les patients, ou les proches, la FFAB rappelle l'existence de la ligne téléphonique « Anorexie Boulimie Info Écoute » (0810 037 037). Sa  plage horaire est exceptionnellement étendue de 15 heures à 18 heures (au lieu de 16 heures à 18 heures habituellement) pendant la durée du confinement.


Source : lequotidiendumedecin.fr