Covid-19 : vers une campagne de rappel pour les personnes à risque à l'automne, dès le printemps pour les plus vulnérables

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Publié le 24/02/2023

Crédit photo : Burger / Phanie

Quelle politique vaccinale contre le Covid cette année ? Saisie par le ministère de la Santé, la Haute Autorité de santé (HAS) recommande de prévoir une campagne de rappel à l'automne pour les personnes à risque de forme sévère, en même temps que la campagne de vaccination contre la grippe. Elle préconise également que, dans l'intervalle, les personnes à très haut risque puissent bénéficier d'une dose supplémentaire si leur état de santé et leur niveau de protection vaccinale le nécessitent. En revanche, elle ne recommande plus de primovaccination pour la population générale.

Après des premières campagnes de vaccination qui ont ciblé la population générale, la HAS justifie ses recommandations par l'évolution de l'épidémie de Covid. Le Sars-CoV-2 circule encore sur le territoire, mais avec un variant, Omicron, moins sévère depuis le début de l'année, explique-t-elle. « Il est probable que la situation sanitaire de cette année se caractérise par des reprises épidémiques périodiques causées par un variant proche des variants qui circulent actuellement », lit-on. Selon le dernier bilan de Santé publique France, les indicateurs virologiques mi-février restaient à un niveau faible (taux d'incidence de 36/100 000 habitants), avec une diminution des nouvelles hospitalisations et des décès, malgré une hausse du recours aux urgences (+ 23 %).

La HAS tient aussi compte de « la proportion probablement élevée, mais inconnue à ce jour, de la population bénéficiant d’une protection liée à une immunité naturelle ou hybride ». Et rappelle les dernières données d'Epi-Phare, selon lesquelles, l'efficacité des doses de rappel par vaccin à ARNm monovalent sur le risque d'hospitalisation, dans un contexte de circulation des sous-lignages BA.4 et BA.5, est de 82 % deux mois après la dernière injection et de 52 % à plus de 9 mois de celle-ci. Quant aux études sur les vaccins à ARNm bivalents, elles montrent qu'un rappel apporte une protection supplémentaire contre la survenue d'infections symptomatiques (de 21 à 56 %), contre les hospitalisations (de 31 à 84 %) et contre les décès (86 %) par rapport à l'absence de rappel.

Actualisation de la liste des personnes à risque

Devront donc être vaccinés à l'automne 2023 : les personnes âgées de 65 ans et plus ; les nourrissons à partir de 6 mois, enfants, adolescents atteints de comorbidités (avis de décembre 2022) ; les adultes atteints de comorbidités ; les immunodéprimés ; les personnes atteintes de toute autre comorbidité, au cas par cas, dans le cadre d’une décision médicale partagée avec l’équipe soignante ; les femmes enceintes ; l’entourage des personnes immunodéprimées ou vulnérables, y compris les professionnels des secteurs sanitaires et médicosociaux. Pour ces derniers, il pourrait ne plus s'agir d'une obligation vaccinale, en fonction des résultats de la consultation publique lancée par la HAS, attendus fin mars.

Comme cette année, la HAS recommande de coupler la campagne de vaccination Covid à celle de la grippe, le début de celle-ci déterminant le coup d'envoi de la vaccination contre le Covid. Elle préconise aussi d'administrer les bivalents adaptés à Omicron quel(s) que soi(en)t le(s) vaccin(s) administré(s) précédemment.

Vaccination supplémentaire dès le printemps pour les plus vulnérables

Pour les personnes âgées de plus de 80 ans et les personnes immunodéprimées dont la protection immunitaire diminue plus rapidement dans le temps ainsi que pour toute personne à très haut risque, la HAS recommande une vaccination supplémentaire dès le printemps. Ceci en respectant un délai d'au moins six mois depuis la dernière dose ou infection et ce, quel que soit l'âge.

En revanche, elle ne recommande plus la primovaccination en population générale. Elle insiste toutefois sur l’importance de laisser la possibilité à toute personne qui en exprime la demande, de bénéficier d’une prise en charge intégrale de leur vaccination contre le Covid-19. Et précise que l'émergence d'un variant plus dangereux ou contagieux pourrait conduire au retour d'une campagne de vaccination ciblant toute la population.

La HAS souligne enfin qu’il est primordial de poursuivre les efforts de vaccination des personnes à risque non vaccinées ou n’ayant pas encore reçu leur dose de rappel additionnelle, en particulier les plus âgées pour lesquelles la couverture vaccinale complète incluant une dose de rappel est encore insuffisante. Au 20 février 2023, 22,5 % des 60-79 ans et 25,2 % des 80 ans et plus avaient reçu un rappel adapté au variant Omicron (26,8 % et 28,8 % respectivement parmi les éligibles).


Source : lequotidiendumedecin.fr