Covid : le gouvernement ouvre la 2e dose de rappel aux plus de 60 ans, six mois après la dernière injection

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Publié le 07/04/2022

Crédit photo : RTL

« Nous allons pouvoir ouvrir une 2e dose de rappel pour les Français âgés de 60 ans et plus s'ils sont à six mois de leur dernière injection de rappel », sans qu'elle devienne obligatoire, a indiqué le ministre de la Santé Olivier Véran, ce 7 avril sur la radio RTL.

Jusqu'à présent, cette « quatrième » dose anti-Covid était réservée aux personnes de 80 ans et plus, et aux résidents d'établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) et d'unités de soin de longue durée (USLD) - trois mois après leur premier rappel, ce qui représente 2,3 millions de personnes ; les personnes sévèrement immunodéprimées peuvent en bénéficier depuis le 28 janvier.

Cet élargissement, qui n'est donc pas une obligation, concerne à date 500 000 Français de 60 ans et plus, a précisé Olivier Véran : « En période de circulation du virus, c'est autant de réduction d'un impact hospitalier. On sait que nos hôpitaux ont besoin de souffler. » Début mai, ce sera 1 million de personnes éligibles et 4-5 millions à la fin du même mois.

6 mois après le premier rappel

À la suite de l'avis de la Haute Autorité de santé (HAS) du 17 mars 2022 et de l'avis du Conseil d'orientation de la stratégie vaccinale (COSV) du 31 mars, le gouvernement a donc décidé d'élargir l'accès à la deuxième dose de rappel aux personnes de 60 à 79 ans avec ou sans comorbidité, précise la Direction générale de la santé (DGS). Et ceci, six mois après l'injection du premier rappel, ou après la dernière infection.

Pour les personnes ayant été infectées par le Covid-19 après leur premier rappel :
- si l’infection est survenue plus de 3 mois après le premier rappel, un deuxième rappel n’est pas nécessaire ;
- si l’infection est survenue moins de 3 mois après le premier rappel, un deuxième rappel est nécessaire. Il convient d’attendre alors au moins 6 mois après l’infection avant de recevoir son deuxième rappel.

Cette deuxième dose de rappel doit être réalisée avec un vaccin à ARN messager (Pfizer-BioNTech en dose classique ou Moderna en demi-dose), quel que soit le vaccin reçu pour l’injection précédente. Les rendez-vous sont ouverts dès ce 7 avril, en centre de vaccination, dans une officine, un cabinet ou à domicile, précise la DGS.

« On sait qu'une injection de rappel, quand on a 60 ans et plus, réduit de 80 % le risque d'hospitalisation, de réanimation et de décès. Même si ce risque est moins élevé aujourd'hui qu'il l'était avec les variants précédents et lorsqu'il n'y avait pas de couverture vaccinale, il y a un risque résiduel. On peut le réduire par quatre, donc on le propose », a fait valoir le ministre de la Santé. Ce dernier se fonde sur l'étude israélienne en vie réelle prise en compte dans l'avis de la HAS, incluant fin janvier, 1 139 681 personnes éligibles, et qui vient d'être publiée dans le « New England Journal of Medicine ».

L'Europe ouvre aux plus de 80 ans

Malgré la volonté exprimée par Olivier Véran d'une harmonisation au niveau européen, la France va au-delà de l'avis commun du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) et de l'Agence européenne des médicaments (EMA), rendu ce 6 avril. Les autorités européennes donnent en effet leur feu vert à une deuxième dose de rappel chez les plus de 80 ans mais estiment prématuré d'émettre une recommandation pour la population plus jeune.

« Il n'existe actuellement aucune preuve concluante au sein de l'UE » que la protection vaccinale contre les maladies graves diminue considérablement chez les adultes âgés de 60 à 79 ans avec un système immunitaire normal, mais les autorités « continueront de surveiller les données », lit-on dans le communiqué de l'EMA et de l'ECDC.

« Si la situation épidémiologique actuelle évolue et que de nouveaux signaux apparaissent, il peut devenir nécessaire d'envisager une quatrième dose dans cette tranche d'âge », indiquent les autorités européennes. Fin mars 2022, 83 % des adultes avaient reçu une première vaccination complète et 64 % avaient reçu une dose de rappel, au sein de l'UE. 


Source : lequotidiendumedecin.fr