Décès Covid au plus bas dans le monde, la fin de la pandémie est « à portée de main », selon l’OMS qui répond aux critiques

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Publié le 15/09/2022

Crédit photo : AFP

« Nous n'avons jamais été dans une meilleure position pour mettre fin à la pandémie » de Covid-19, a déclaré le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, lors d'un point presse le 14 septembre. « Nous n'y sommes pas encore, mais la fin est à portée de main », a-t-il ajouté.

Selon le dernier rapport épidémiologique de l’organisation, le nombre de nouveaux cas hebdomadaires dans le monde a chuté de 28 % durant la semaine du 5 au 11 septembre par rapport à la semaine précédente pour atteindre quelque 3,1 millions de nouvelles infections déclarées dans le monde. Le nombre de décès est également en recul de 22 % (un peu moins de 11 000 sur la même période), tombant « au plus bas depuis mars 2020 », a-t-il insisté. Dans le même temps, vigilance en France, où le nombre de nouveaux cas, à la hausse depuis début septembre, fait craindre une huitième vague. Selon le point de Santé publique France du 14 septembre 2022, le nombre de nouveaux cas a augmenté de 66,7 % en 7 jours.

Malgré ces chiffres encourageants à l'échelle mondiale, le patron de l’OMS invite à ne pas relâcher les efforts afin de ne pas courir le « risque d'avoir plus de variants, plus de morts, plus de perturbations et plus d'incertitude » : « Quelqu'un qui court un marathon ne s'arrête pas quand il aperçoit la ligne d'arrivée. Il court plus vite, avec toute l'énergie qui lui reste. Et nous aussi. (...) Nous pouvons tous voir la ligne d'arrivée, nous sommes en passe de gagner mais ce serait vraiment le plus mauvais moment de s'arrêter de courir », a-t-il commenté.

Cette déclaration intervient alors que l'OMS a publié six guides destinés aux États membres pour améliorer la réponse mondiale aux pandémies. Cet « appel urgent aux gouvernements » insiste notamment sur les cibles prioritaires des stratégies vaccinales (personnes vulnérables et soignants) et sur la nécessité de maintenir les programmes de dépistage et de séquençage. Le suivi de l’épidémie est indispensable face à « un virus qui mute et évolue facilement et qui a prouvé plus d'une fois ces deux dernières années qu'il sait s'adapter », a souligné le Dr Michael Ryan, en charge des situations d'urgence à l'OMS.

Critiques sur la gestion de crise

Le contexte est également celui de retours critiques sur la gestion mondiale de la pandémie. Un panel indépendant d’experts, mandaté par l’Assemblée mondiale de la santé, avait déjà jugé sévèrement les défaillances de l’OMS et appelait à une réforme profonde du système de prévention et de réponse aux pandémies, passant par une révision du Règlement sanitaire international, un renforcement de l’indépendance et de l’autorité de l’OMS, ainsi que de ses capacités d’enquête.

En réponse, l’OMS a engagé plusieurs améliorations, et notamment le renforcement du Règlement sanitaire international et la création d'un fonds pour la prévention, la préparation et la réponse à la pandémie. L'Assemblée mondiale de la santé a également pris la décision en mai 2022 de financer durablement l'organisation, garantie de son indépendance.

Mais, dans un rapport publié ce 15 septembre, la commission du « Lancet » sur le Covid-19 enfonce le clou en pointant les « multiples échecs » de la coopération internationale dans la réponse à la crise. Si les États sont tancés pour leur manque de coordination, leur incapacité à examiner les preuves et à adopter les meilleures pratiques ou encore leur nationalisme, l’OMS n’est pas épargnée. Sont critiqués le manque de notification « en temps opportun » de l’épidémie initiale, les « retards coûteux » dans la reconnaissance de la transmission aéroportée du virus, l’incapacité à organiser un approvisionnement mondial et équitable des outils de lutte contre l’épidémie (matériel de protection, tests, vaccins, traitements) ou encore l’impuissance face à la désinformation systématique.

Saluant les recommandations globales du rapport, l’OMS n’en défend pas moins son bilan, dans une déclaration soulignant les « omissions et interprétations erronées » de la commission quant à la rapidité de son action. L’agence de l’ONU souligne également que « bon nombre des recommandations de la commission s'alignent sur celles reçues au cours des deux dernières années d'organismes d'examen créés par l'OMS elle-même ».


Source : lequotidiendumedecin.fr