Dépistage du cancer du col de l’utérus : l’INCa lance un appel aux professionnels de premier recours

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Publié le 27/01/2020
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Crédit photo : PHANIE

Afin d’« enrayer la dégradation du pronostic du cancer du col de l’utérus », l’Institut national du cancer (INCa) renouvelle, à l’occasion de la Semaine européenne de prévention et de dépistage du cancer du col de l’utérus (du 24 au 30 janvier), son appel aux professionnels de premier recours en faveur du dépistage. Gynécologues, médecins généralistes et sages-femmes sont invités à faire de la pédagogie auprès de leurs patientes et à engager « une discussion plus systématique » sur le sujet.

Une dégradation du pronostic

« Chaque année, 35 000 lésions précancéreuses et 3 000 cancers du col de l’utérus sont détectés, rappelle l’INCa. Avec 1 100 décès par an, ce cancer est l’un des seuls cancers dont le pronostic se dégrade : son taux de survie à 5 ans est passé de 68 % (période 1989-1993) à 62 % (période 2005-2010) ».

Malgré la mise en œuvre d’un dépistage organisé en 2018, 40 % des femmes concernées « ne se font pas ou pas assez régulièrement dépister ». Le dépistage concerne les femmes asymptomatiques de 25 à 65 ans (soit 17 millions de femmes). Il consiste en un prélèvement cytologique à effectuer tous les trois ans après deux prélèvements normaux à un an d’intervalle. Mais le dépistage va évoluer prochainement, à la suite des recommandations de la Haute Autorité de santé (HAS). Pour les femmes à partir de 30 ans, il sera effectué via un test HPV. Le prélèvement cytologique restera privilégié pour les femmes de 25 à 29 ans.

Un dépistage sous-optimal

Pour l’heure, dans la pratique, seules 7,8 % des femmes respectent l’intervalle recommandé, selon les données de la HAS de 2010. La couverture apparaît ainsi sous-optimale avec 52 % des femmes qui ne font pas dépister suffisamment régulièrement (plus de trois ans entre deux dépistages) et 41 % qui se font trop dépister (tous les ans ou tous les deux ans), avec un risque de surdiagnostic et de surtraitement.

Le rôle des professionnels de premier recours est donc « fondamental », insiste l’INCa, dans la participation des femmes au dépistage, d’autant que la proposition par un professionnel est le « principal mode d’entrée dans le dépistage ».

Différents outils sont mis à leur disposition sur le site de l’INCa pour faciliter le dialogue, notamment sous la forme de fiche pratique. Il s’agit notamment de mieux comprendre les freins au dépistage, de connaître les questions que se posent les patientes pour mieux les convaincre. Dès février, l’INCa proposera également un dispositif interactif permettant à chaque professionnel de visualiser les étapes de son intervention dans ce dépistage.


Source : lequotidiendumedecin.fr