Prise en charge des déchets médicaux

Des défaillances chez les praticiens libéraux

Publié le 13/04/2011
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L’ÉTUDE a été réalisée en Dordogne par l’Agence régionale de santé (ARS) d’Aquitaine auprès d’un échantillon de 626 professionnels libéraux : kinésithérapeutes, sages-femmes, infirmières, pédicures-podologues, chirurgiens-dentistes, médecins généralistes et spécialistes (gastro-entérologues, ORL, gynécologues, pédiatres, rhumatologues, radiologues, ophtalmologistes et dermatologues).

Interrogés par autoquestionnaire, près de 85 % des participants ont déclaré produire des déchets de type PCT (piquants, coupants, tranchants comme des aiguilles ou des scalpels) et près de 80 % des déchets de soins (pansements, cotons, compresses), 15 %, surtout des infirmières, évaluant leur production mensuelle à plus de 5 kg. La part de solutions d’élimination inadaptées « demeure relativement importante », soulignent les auteurs. Près de 7 % des praticiens interrogés ont, en effet, éliminé leurs déchets dans les ordures ménagères et 16 % ont utilisé des emballages non-conformes pour les piquants/coupants/tranchants (bouteilles en plastique ou en verre plutôt que les collecteurs réglementaires).

Manque d’information.

Près des deux tiers des professionnels (60,9 %) ont fait appel à une société de collecte des déchets alors que 22,0 % ont apporté directement leurs DASRI dans un centre de regroupement. Les sociétés de collecte étaient plus souvent utilisées par les professions médicales (80,3 %) que par les professions paramédicales (43,1 %).

Parmi les difficultés évoquées, 42,0 % praticiens de l’étude estiment que les procédures d’élimination sont trop onéreuses, 23,3 % déclarent avoir du mal à identifier un collecteur ou un centre de regroupement et 32,8 % pensent que les sociétés de collecte ne sont pas suffisamment accessibles. Enfin, 32,7 % considèrent n’être pas suffisamment informés sur la réglementation des DASRI.

« Ce constat doit amener les autorités sanitaires à instaurer des actions d’informations spécifiques, en collaboration avec les différents ordres et collaborations syndicales du département, qui ont d’ores et déjà bénéficié d’une restitution des principaux résultats de cette étude », suggère l’ARS. Des solutions concertées et adaptées, telles que la mutualisation de filières d’élimination au sein de secteurs géographiques et en particulier en zone rurale, pourraient être envisagées.

 Dr LYDIA ARCHIMÈDE

Source : Le Quotidien du Médecin: 8943