L’AIVI (association internationale des victimes de l’inceste) a ouvert des groupes de paroles aux victimes, leurs proches et « sous certaines conditions », aux professionnels. Des étudiants en psychologie essentiellement. « Nous refusons les psychiatres en pratique qui viendraient y faire leur marché », précise vertement la présidente Isabelle Aubry. Ils ont lieu tous les mois, sur inscription, pour le moment à Paris, Versailles, Lyon, Genève et bientôt Lille (qui remplacera celui d’Arras).
Ces groupes ne sont pas thérapeutiques, insiste Isabelle Aubry. « Nous considérons que nous ne sommes pas des soignants. Nous souhaitons avant tout accumuler les expériences des victimes, qui viennent s’exprimer en tant qu’experts. On enregistre tout et lorsqu’on a suffisamment de matière, on écrit un livre ».
Même si l’objectif premier de ces groupes de paroles n’est pas thérapeutique, elle leur reconnaît sans mal un effet bénéfique. « Le groupe, c’est la deuxième étape, après le travail avec un psy. On ouvre sa parole à un public que l’on ne connaît pas. L’inceste, c’est la fermeture. Alors pouvoir en ouvrir les murs… cela sert énormément aux victimes. »
« Être parent après l’inceste », thème du congrès, est donc également le titre du deuxième livre proposé par l’association, qui relate quatre-vingts témoignages. Il sort le 2 novembre mais sera déjà disponible samedi. La collection a été inaugurée par un premier livret qui évoquait les proches des victimes ( « Révéler l’inceste à son entourage »). Un nouveau recueil devrait paraître tous les six mois (Éditions Esprit Libre).
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