« Dry January » : la 3e édition du défi d’un mois de janvier sans alcool reste sans soutien de l’État

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Publié le 04/01/2022

Crédit photo : PHANIE

La campagne « Dry January », incitant à ne pas consommer d’alcool pendant le mois de janvier, a été relancée pour la troisième année consécutive en France sans le soutien de l’État, qui accompagne pourtant le « Mois sans tabac ». « On n'a pas d'aide gouvernementale (et) on est toujours sans moyens », rappelle auprès de l'AFP la juriste Claude Rambaud, vice-présidente de la fédération d'associations France Assos Santé, qui pilote l’initiative.

Née au Royaume-Uni en 2013, l’opération est portée en France par plus de 40 associations, fédérations et sociétés savantes depuis 2020. Lors de cette première édition, la campagne devait être menée par Santé publique France (SPF), avant que le président Emmanuel Macron ne s’y oppose à la dernière minute, suscitant de vives réactions parmi ses promoteurs.

Malgré ce désengagement, l’initiative est appuyée pour la première fois cette année par des villes comme Brest, Grenoble, Lyon, Nantes, Paris ou Toulouse. Et, alors que les associations déplorent l’influence des lobbies dans l’absence d’implication de l’État, Santé publique France dit se placer « en soutien » des organisateurs, selon sa directrice générale, la Pr Geneviève Chêne, qui s’exprimait à l’automne.

Des bénéfices évalués par SPF

L’an dernier, 11 % des Français ont participé au défi du « Dry January », selon un sondage YouGov. Une étude de SPF a montré les bénéfices de cette pause dans la consommation d’alcool. Les participants ont signalé un meilleur sommeil, une sensation d'énergie ou encore une perte de poids. La prise de conscience de ces bienfaits est bien l’objectif de cette campagne de santé publique basée sur une communication positive : il ne s’agit pas de diaboliser l’alcool mais d’insister sur les effets d’une moindre consommation, voire d’un arrêt.

Ce « challenge positif, ludique et collectif » permet de « réaliser que l’on peut profiter autrement de moments de convivialité », explique le Pr Amine Benyamina, psychiatre et président de la Fédération française d’addictologie et d’Addict’Aide, pointant les « bienfaits immédiats » d’une pause dans la consommation : « Un regain d’énergie, une meilleure concentration, un sommeil réparateur, une baisse de la tension artérielle… », liste-t-il. « La campagne ne se veut pas du tout moralisatrice : chacun peut essayer de mesurer son rapport à l'alcool pendant ce mois-là », ajoute Claude Rambaud.

Dès 2019, lors d’un Live Chat du « Quotidien », le Pr Michel Reynaud, alors psychiatre et président de Fonds Actions Addictions, jugeait que « le Dry January est un merveilleux outil pour les médecins traitants », y voyant « une très bonne occasion d'aborder la question de façon simple et ludique ».

Des outils pour aider les participants

De son côté, la Ligue contre le cancer rappelle, dans un communiqué, les effets de la consommation d’alcool sur la santé. Deuxième facteur de risque de cancer évitable après le tabac, la consommation d’alcool est responsable de 16 000 décès par an en France et augmente, dès le premier verre (une seule boisson alcoolisée par jour), les risques de cancers du sein, de la bouche, de la gorge, de l’œsophage, de l’estomac ou encore du colon.

Pour accompagner et aider les participants tout au long de ce défi, plusieurs outils sont mis en place : inscription sur le site pour l’envoi de mails avec des conseils et témoignages, une application et un groupe de discussion sur Facebook.

 

E. B. avec AFP

Source : lequotidiendumedecin.fr