En 2020, le Covid est la 3e cause de mortalité en France, à l'origine d'un dixième des décès

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Publié le 14/12/2022
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Crédit photo : AFP

En 2020, le Covid, à l'origine d'environ 69 000 décès, se hisse au rang de la troisième cause de mortalité en France derrière les tumeurs et les maladies de l'appareil circulatoire, ont mis en évidence la Direction de la recherche, des études et de l’évaluation des statistiques (Drees), le Centre d’épidémiologie des causes médicales de décès de l’Inserm (CépiDc-Inserm) et Santé publique France (SPF).

Publiés conjointement dans « Études et Résultats » de la Drees et dans le « Bulletin épidémiologique hebdomadaire » de SPF, ces résultats sont les premiers à définir les effets directs et indirects de l’épidémie sur la mortalité, en dressant un panorama complet de l’ensemble des causes de décès en 2020.

10,4 % du total des décès

Les causes de décès les plus fréquentes restent les tumeurs (25,6 %) et les maladies cardio-neurovasculaires (20,2 %) en 2020. Mais avec 69 000 décès qui lui sont attribuables, l’épidémie de Covid-19 contribue à hauteur de 10,4 % du total de la mortalité - ceci, avant que ne démarre la campagne de vaccination, le 27 décembre 2020, est-il noté.

Un peu plus de la moitié (56 %) des victimes du Covid avaient 85 ans ou plus. Si les décès du Covid comptent autant d’hommes (35 077) que de femmes (34 161), les hommes ont, à âge comparable, un taux de mortalité deux fois supérieur à celui des femmes. Les taux de mortalité sont par ailleurs plus importants en Île-de-France, dans le Grand Est et en Auvergne Rhône-Alpes.

Une diminution de la mortalité hors Covid

En parallèle, le taux de mortalité pour les causes autres que le Covid a baissé, plus qu'attendu. Ainsi, par rapport à la période 2015-2017 prise comme référence, la mortalité par tumeurs, maladies cardio-neurovasculaires, maladies du système nerveux, troubles mentaux et du comportement a diminué, notamment chez les personnes âgées de 85 ans ou plus.

Deux hypothèses sont évoquées. D'abord, une partie des personnes qui auraient dû décéder dans l'année en raison de ces maladies ont pu décéder à la place d'une infection au Sars-CoV-2. Par ailleurs, les mesures de prévention mises en place contre le Covid, notamment le premier confinement de mars à mai 2020, ont pu se faire ressentir sur la mortalité par maladies respiratoires ou infectieuses (d'autant que l'épidémie grippale 2019-2020 fut courte et modérée), ou par accidents de transport.

Ceci explique en partie pourquoi le nombre de décès en excès pour l’année 2020 comparée aux années précédentes, soit 47 000, soit moins élevé que les 69 000 décès dont la cause médicale identifiée est le Covid. À noter, néanmoins : une légère tendance à la hausse de la mortalité par chute accidentelle chez les plus de 85 ans, qui pourrait être due à des freins à leurs soins.

À court terme, des possibles retards de prise en charge médicale liés à la saturation du système de santé ou à la crainte des patients ne se traduisent pas sur la mortalité, « toutefois, d'autres impacts de cette épidémie à plus long terme ne peuvent être exclus, ce qui implique de poursuivre une surveillance régulière sur l'ensemble des causes de décès », concluent les auteurs.

Selon les derniers chiffres publiés ce 13 décembre par SPF, le seuil des 160 000 morts liées au Covid vient, lui, d'être franchi (dont 130 000 décès intervenus à l'hôpital). « L'épidémie n'a pas disparu, le virus tue encore et frappe encore », a lancé la Première ministre Élisabeth Borne fin novembre à l'Assemblée nationale. Sur la seule année 2022, qui touche à sa fin, la France en est à près de 40 000 morts du Covid.


Source : lequotidiendumedecin.fr