Un baromètre sur la vieillesse active

En 2060, 30 % des Européens dépasseront 65 ans

Publié le 24/01/2012
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Crédit photo : AFP

DÉCRÉTÉE EN 2012 par le Parlement européen, l’année européenne du vieillissement actif et de la solidarité entre les générations doit permettre d’« attirer l’attention sur le vieillissement rapide de la population, promouvoir un environnement favorable aux personnes âgées et trouver des nouvelles solutions pour faire du vieillissement une opportunité ». Pour l’allemand Martin Kastler, rapporteur au Parlement sur le sujet, une politique en faveur du vieillissement actif doit permettre de « respecter la dignité des personnes âgées, renforcer leur participation dans la société et supprimer les barrières entre les générations ». Vaste programme à la hauteur des enjeux futurs dans les pays de l’Union Européenne.

D’ici à 2060, 30 % de la population de l’UE aura plus de 65 ans contre 17,4 % de nos jours. La part des personnes de plus de 80 ans pourrait même quadrupler entre 1990 et 2060. Dans moins de 50 ans, il n’y aura plus que deux travailleurs pour chaque personne de plus de 65 ans contre quatre actuellement. Selon une nouvelle enquête de l’Eurobaromètre réalisé auprès de 26 723 habitants de pays de l’Europe des 27, 71 % des Européens sont conscients du vieillissement de la population sur le vieux continent. Mais seuls 42 % s’en préoccupent vraiment.

Travailler au-delà de 65 ans.

La plupart des Européens estiment que les plus de 55 ans jouent un rôle important dans notre société. Une majorité de personnes interrogées se déclarent prêtes à rester actives quand elles seront plus âgées. Plus de 60 % pensent que l’on devrait être autorisé à travailler après l’âge de la retraite. Un tiers des sondés font part de leur volonté de travailler plus longtemps. Les Européens, à 42 %, considèrent être capables d’accomplir leur tâche actuelle au-delà de 65 ans, tandis que 17 % jugent qu’ils ne pourront pas continuer jusqu’à 60 ans. Ils sont 53 % à rejeter l’idée d’un âge de retraite obligatoire et nombreux sont ceux (61 %) à estimer qu’il convient d’autoriser les personnes ayant dépassé l’âge de la retraite à travailler. Un tiers des Européens souhaitent ainsi poursuivre une activité professionnelle après l’âge de la retraite. Outre les perspectives professionnelles, un quart des Européens envisagent le vieillissement actif en participant à des activités bénévoles.

Si les Européens s’accordent globalement sur leur conception du vieillissement actif, ces derniers affichent des perceptions de la vieillesse sensiblement différentes. En moyenne, les Européens considèrent que l’on devient une « personne âgée » à l’aube de ses 64 ans et que l’on cesse d’être perçu comme jeune à partir de 41,8 printemps. Pour les Français le troisième âge arrive à 65,9 ans et l’on reste jeune jusqu’à ses 42 ans. La perception de la vieillesse diffère grandement au gré des pays, de 58,4 ans en Turquie à 70,4 ans au Pays-Bas. De même, aux yeux des Maltais, des Portugais et des Suédois, on reste jeune jusqu’à 37 ans, alors que les Chypriotes et les Grecs repoussent cette limite à 50 ans. Ces appréciations varient également selon l’âge et le sexe des personnes interrogées dans le cadre de cette étude, les femmes plaçant en moyenne le commencement de la vieillesse un peu plus tard que les hommes (65 ans contre 62,7 ans).

 DAVID BILHAUT

Source : Le Quotidien du Médecin: 9071