MG France change de tête samedi 

Fier de son bilan, le Dr Claude Leicher passe la main

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Publié le 30/11/2017
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LEICHER

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Crédit photo : SEBASTIEN TOUBON

Annoncé l’an passé lors de l’assemblée générale de MG-France, le départ du Dr Claude Leicher de la présidence du syndicat a été mûrement réfléchi. 

« Il faut savoir laisser la place aux plus jeunes. Je n'ai pas de regrets car je n'ai loupé aucun coche, confie au "Quotidien" le généraliste d'Etoile-sur-Rhône, dans la Drôme. J'ai pris mes responsabilités, y compris quand c'était un risque politique. J'ai mené une politique pragmatique dont l'objectif a toujours été de défendre la profession ». 

Lutte précoce et déterminée pour l'équité tarifaire avec la consultation à 25 euros en étendard, refus de l'obligation de tiers payant généralisé sans garantie de paiement pour le généraliste : Claude Leicher, 64 ans, a été à la pointe de nombreux combats, même si MG France fut taxé par ses adversaires de louvoyer parfois sur la dispense d'avance de frais.

La première « bagarre », souligne le Dr Leicher, aura été la reconnaissance de cette spécialité pleine et entière et de la filière universitaire de médecine générale, même si beaucoup reste à faire. En 2015, avancée historique : la création de la sous-section de médecine générale au Conseil national des universités. « C'est un dossier que j’ai appuyé auprès de l’ex-ministre de la Santé Marisol Touraine », assure le généraliste.

Dynamique

Côté honoraires, la guérilla tarifaire lancée par MG France (avec le renfort d'autres syndicats) – et la bataille juridique en soutien des généralistes « transgresseurs »  – aura porté ses fruits. « Cette bagarre a abouti en 2016 à cette valeur de base identique à 25 euros pour toutes les spécialités », résume-t-il non sans fierté. 

La signature de la convention de 2016/2021 a consacré cette dynamique avec, pour la première fois, une priorité financière accordée par la CNAM à la médecine générale. « Avec cette convention signée par MG-France, la rémunération continuera de progresser, en premier lieu en 2018 avec les forfaits patientèle », dit-il.

Le patron de MG-France n'oublie pas la concrétisation de deux dossiers majeurs sous sa présidence : l'avantage supplémentaire de maternité pour les femmes médecins libérales et le « sauvetage » du régime de retraite ASV, deux sujets fortement portés par MG France. Son mandat aura également été marqué par un solide coup de pouce aux structures pluriprofessionnelles sous la forme, en avril 2017, de l'accord conventionnel interpro (ACI) relatif aux modes de rémunération des pôles et maisons de santé.   

Le Dr Battistoni en pole position

À la veille de quitter son poste, le généraliste drômois exprime un regret : n'avoir pas pu convaincre les pouvoirs publics d'investir trois milliards d'euros dans les fonctions « support » pour améliorer les conditions de travail des omnipraticiens. « Le forfait structure de 5 000 euros dans la convention de 2016 est insuffisant pour permettre à chaque médecin d'embaucher une secrétaire. J'ai toujours dit qu'il nous fallait l'équivalent des dotations MIGAC hospitalières pour la médecine générale ».

Alors que la féminisation de la profession s'accélère, le Dr Leicher, qui a signé la charte sur la parité, souhaite-t-il qu'une femme lui succède ? « Pourquoi pas », glisse-t-il. Interrogée par « le Quotidien » sur sa candidature éventuelle, le Dr Florence Lapica, présidente de MG-France Rhône-Alpes, membre du comité directeur, balaie d'un revers de la main. « Ce sera un membre du bureau actuel qui maîtrise les dossiers en cours ».

Selon nos informations, c'est le Dr Jacques Battistoni, actuel premier vice-président, médecin généraliste installé à Ifs dans le Calvados, qui tient la corde, même si l'intéressé refuse de confirmer. « Laissons la primeur à l'assemblée générale… »

Loan Tranthimy

Source : Le Quotidien du médecin: 9623