« Toutes causes confondues, 23,5 % des patients de 55 ans et plus meurent dans l'année qui suit une fracture du col du fémur », soulignent Philippe Oberlin et Marie-Claude Mouquet de la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (DREES). C'est l'un des principaux résultats de l'étude qu'ils publient dans la collection « Études et résultats » et qui a évalué la survie des patients un an après une fracture du col en appariant les données d'hospitalisation 2008-2009 et les causes de décès.
94 382 hospitalisations en 2 ans
En 2008-2009, le taux d’incidence des fractures de l'extrémité supérieure du fémur était, en France, de 42,5 pour 10 000 personnes de 55 ans ou plus. Parmi ceux de cette tranche d'âge qui sont affiliés au régime général de l'Assurance-maladie, 94 382 ont été hospitalisés pour ce motif. Les femmes sont plus touchées que les hommes (76,4 % des fractures). La moitié des hospitalisés avaient entre 80 et 89 ans.
Le taux de décès toutes causes confondues (23,5 %) retrouvé dans cette étude « est cohérent avec ceux rapportés dans les études internationales, qui varient de 20 % à 30 % », précisent les auteurs. L'étude confirme également la surmortalité masculine : taux de décès de 32,9 % chez les hommes contre 20,6 % chez les femmes, soit un homme sur 3 et une femme sur 5. « Un mois après leur fracture, 10 % des hommes et 5,3 % des femmes sont morts », font observer Philippe Oberlin et Marie-Claude Mouquet.
Impact déterminant des comorbidités
En dehors de l'âge et du sexe, d'autres facteurs influent sur la mortalité comme l'état de santé du patient au moment de la fracture et la présence ou non d'une maladie chronique (indice de Charlson). « En analyse multivariée, le risque de décès à un an augmente dès qu’il existe une pathologie chronique significative et croît jusqu’à 4,6 fois chez les patients les plus graves », indiquent les auteurs.
Si le type de fracture (cervicales ou trochantériennes) intervient peu, l'étude met en évidence une surmortalité chez les patients non opérés. Des différences existent selon le type d'établissement (les patients traités dans le privé ont un taux de mortalité à un an inférieur de 1,9 point à celui de l'ensemble des établissements) et selon les régions : les Pays-de-Loire ont le taux de décès le plus faible (- 1,9) suivi par l'Auvergne et le Rhône-Alpes (- 1,8) tandis que la Bourgogne - Franche-Comté et le Nord - Pas-de-Calais - Picardie affichent les taux les plus élevés (+ 1,7).
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