La Clinique du poids scrute les habitudes alimentaires

Haro sur les régimes inadaptés

Publié le 27/03/2012
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Crédit photo : S Toubon

UN FRANÇAIS sur deux cherche à perdre du poids, selon une étude menée par la clinique du poids, mais avec un régime alimentaire inadapté dans la majorité des cas. « C’est le point de départ d’une spirale qui, inéluctablement, [...] conduit au surpoids et à des carences ou des excès dangereux pour [la] santé », précise le rapport intitulé « Ce que nous mangeons en France ». Cette étude, réalisée à partir des questionnaires collectés sur les sites LeDiet, porte sur plus de 134 000 femmes et 18 000 hommes. Les hommes sont d’ailleurs de plus en plus concernés par les régimes : en quatre ans, le nombre d’hommes soucieux de leur poids a été multiplié par trois.

L’étude montre notamment un abus du recours aux méthodes amaigrissantes, et une perte de poids souhaitée beaucoup trop importante à tous les âges. « 40 % des femmes ont un poids initial normal et s’engagent néanmoins dans un processus de perte de poids », note l’étude. En revanche 87 % des hommes qui ont répondu au questionnaire sont en surpoids, voire obèses.

Selon le rapport, la majorité des Français ne mangent pas suffisamment : « 61 % des femmes et 52 % des hommes ont un apport calorique insuffisant et ont développé une résistance à la perte de poids suite à des régimes à répétition ». Une résistance qui s’aggrave un peu plus à chaque tentative de perte de poids. « Ils optent pour des solutions hypocaloriques ou dissociées quand ils devraient manger plus et mieux pour atteindre leur objectif », ajoute encore la Clinique du poids pour qui le surpoids est plus lié à un déséquilibre alimentaire qu’à une suralimentation : « il est la conséquence des régimes yo-yo et des régimes déséquilibrés. »

Des excès et des carences.

De plus, 90 % des personnes présentent des déséquilibres majeurs dans les apports nutritionnels. Les protéines, par exemple, en excès, apportent en moyenne 19 % des calories totales consommées contre 10 à 15 % conseillées. À l’inverse, la consommation de glucides s’est effondrée car « ils sont diabolisés dans tous les régimes », précise le rapport. Concernant l’alcool, très calorique, 18,3 % des femmes et 36,5 % des hommes dépassent l’apport maximal journalier recommandé.

Vitamines A, B6, C, D, E, mais aussi le fer, le calcium ou le magnésium manquent à une majorité. La Clinique du poids constate également une aggravation de ces carences et excès en 2011 par rapport à 2007. « Ces aggravations constatées semblent en rapport avec les déséquilibres alimentaires préconisés dans les régimes ayant connu un large succès en 2011 » mais qui ont été ensuite « montrés du doigt par l’ANSES (régimes hyperprotéinés, régimes standards déséquilibrés...) », ajoute l’étude. Certains aliments, comme le pain, les pâtes ou les laitages sont purement et simplement écartés de l’alimentation d’un grand nombre de personnes. À l’inverse, 84 % des femmes et 79 % des hommes présentent une consommation excessive de sucre simple.

« Les dérives récentes de la lutte contre la surcharge pondérale et les dérives de nombreux régimes ont été épinglées par les autorités sanitaires au cours de l’année 2011 », affirme la Clinique du poids. « Les résultats présentés dans cette étude confirment que les inquiétudes étaient pleinement justifiées », poursuit-il.

CÉCILE RABEUX

Source : Le Quotidien du Médecin: 9105