Jeudi 5 mars, les médecins hospitaliers, à l’appel de trois de leurs syndicats (CPH, INPH, AMUF), auront rendez-vous avec la rue. Le temps des amendements est pour eux dépassé, du moins à l’Assemblée nationale. « De toute façon, les amendements n’auraient pas suffi à rendre le texte acceptable. C’est toute la loi qu’il faut revoir. Nous continuons à demander son retrait. Et si nous ne sommes pas entendus, nous combattrons les décrets », prévient le Dr Michel Dru, président du syndicat des anesthésistes-réanimateurs (SNPHAR). N’est-il pas trop tard pour manifester après-demain ? « Non, il est important de rappeler qu’à nos yeux, la loi ne résout rien. Nous nous mobilisons également pour notre statut de PH, et pour notre retraite », commente le Dr Rachel Bocher. La présidente de l’Intersyndicat national des praticiens hospitaliers (INPH) promet une mobilisation du même ordre que celle des 16 et 17 octobre 2008, qui était centrée sur la retraite des PH. Les syndicats de la fonction publique hospitalière s’associent au mouvement national jeudi, exception faite de la CFDT.
En parallèle, le mouvement de suspension du codage des actes dans les hôpitaux, lancé le 7 février à l’appel de la CPH, de l’INPH et de l’AMUF, se poursuit. De façon inégale d’un hôpital à l’autre. « Cela commence doucement à se mettre en place », déclare Rachel Bocher. Les spécialités sont diversement impliquées. Au départ très mobilisés, les anesthésistes-réanimateurs de Paris (AP-HP) et de Lyon (HCL) viennent de stopper le mouvement.
Difficile, dans ce contexte, d’anticiper les retombées financières de cette suspension du codage. Philippe El Saïr, président du Syndicat national des cadres hospitaliers (SNCH), parle d’un impact très limité : « Les urgentistes et les anesthésistes sont les plus mobilisés, or ce sont des spécialités qui ne codent pas, ou peu. Les psychiatres suivent aussi le mouvement, mais ils ne sont pas en tarification à l’activité. Cela n’a donc pas d’incidence ». Même scepticisme vis-à-vis de la grève du 5 mars : « Nous ne sommes pas inquiets, car l’appel est lancé par un front syndical assez désuni, déclare Philippe El Saïr . En revanche, il faudra surveiller la journée interprofessionnelle du 19 mars, ciblée sur le pouvoir d’achat : ce sera davantage suivi car la symbolique est plus forte ».
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