Un infirmier et une aide-soignante ont été agressés avec une arme à feu ce jeudi matin, dans un service d'urgences, dans le sud de la Corse.
L'agression a eu lieu vers 5 heures du matin. L'infirmier et l'aide-soignante sont seuls à cette heure dans le petit service d'urgences. Deux jeunes hommes, sous l'emprise de l'alcool, « pénètrent dans le sas de l'établissement et tentent de forcer la porte d'accès du secrétariat extérieur », indique l'infirmier. « L'un d'eux, blessé aux doigts, réclame des soins. L'autre est très véhément. »
« Une arme de poing, de type Beretta »
L'infirmier et l'aide-soignante tentent de calmer les deux visiteurs et, par précaution, informent la gendarmerie de leur présence. Les deux personnels soignants décident finalement de soigner la main du blessé. Ceci fait, les deux visiteurs sont aussitôt invités à partir.
Au moment de quitter la petite unité de soins, l'ami du blessé brandit soudain « à tout va une arme de poing, de type Beretta, sans réelle mise en joue ». Il souhaite en découdre avec l'infirmier. Grâce au sang froid des personnels soignants et à la coopération du blessé, l'agresseur se ravise, l'arme est rangée et les deux jeunes hommes finissent par partir.
« L'incivilité... une monnaie courante »
Joint par « le Quotidien », l'infirmier, qui souhaite, par prudence, témoigner de façon anonyme et ne pas situer son lieu d'exercice, indique que « bien que choqués psychologiquement, ma collègue et moi allons bien (...). Aucune blessure physique n'est à déplorer. Nous n'avons pas repris le travail tant que des mesures de sécurité ne sont pas mises en place. L'incivilité, comme dans beaucoup de services d'urgences, est monnaie courante. Mais là, cela a dépassé les bornes. Une arme dans un lieu public ? Nous sommes de plus en plus contraints d'appeler les forces de l'ordre, pour calmer le jeu, avec des patients qui n'ont plus aucune limite. » L'infirmier émet le vœu de « pouvoir soigner » en toute sécurité.
Selon l'Observatoire national des violences de milieu de santé, en 2014, 5 703 infirmiers ont été violentés.
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