La Commission européenne vote le renouvellement du glyphosate pour 5 ans

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Publié le 27/11/2017
Glyphosate

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Crédit photo : AFP

La France l'avait annoncé : elle voterait contre le renouvellement du glyphosate pour une durée de cinq ans, seule proposition sur la table de l'ultime réunion à Bruxelles ce lundi. « Considérant les risques, la France s'opposera à cette proposition et votera contre. La France veut construire une sortie progressive du glyphosate et, avec plusieurs partenaires, pense qu'une durée plus courte serait possible », avait indiqué la secrétaire d'État auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire dans une tribune publiée dans le « Journal du dimanche ».

Toutefois la voix française tout comme celle de 9 autres pays (une abstention) n'aura pas suffi, puisque les États membres de l'UE, réunis au sein d'un comité d'appel, viennent de voter en faveur d'une nouvelle autorisation pour cinq ans. Les
dix-huit pays qui ont approuvé la proposition de l'exécutif européen ont permis d'atteindre la majorité qualifiée requise, contrairement au vote du 9 novembre dernier.

Contrairement à ce premier vote où elle s'était abstenue, l'Allemagne a voté pour, faisant pencher la balance en faveur de l'autorisation. L'Allemagne aurait obtenu des modifications du texte pour des restrictions sur l'usage privé du glyphosate et le respect de la biodiversité, selon une source proche du dossier.

La France tient bon

Peu après le vote de la commission européenne, le président de la République Emmanuel Macron a annoncé sur son compte Twitter que le glyphosate serait interdit en France « au plus tard dans trois ans ».

Le cabinet du Premier ministre Edouard Philippe indiquait lui, à l'AFP, que La France souhaite que la Commission fasse rapidement « des propositions de réforme du cadre européen d'évaluation des substances chimiques, afin de renforcer sa transparence et son indépendance ».

Des associations « scandalisées »

Les associations Générations Futures, foodwatch et la Ligue contre le cancer se disent « scandalisées » par ce « sursis arraché » par les industriels. « En accordant un sursis supplémentaire à Monsanto, Bayer et compagnie, la Commission européenne balaie le principe de précaution et la santé du revers de la main, de même que la voix des millions de citoyens qui ne veulent plus de l’herbicide le plus controversé de la planète », ont-elles réagi. Elles saluent néanmoins la position française. « Le gouvernement doit maintenant mener le pays vers une sortie du glyphosate, en accompagnant les agriculteurs, comme il s’y est engagé et ce, indépendamment du verdict de la Commission européenne », réclament-elles.

La députée européenne écologiste Michèle Rivasi parle d'« échec retentissant ». Elle entend poursuivre l'action au niveau du Parlement où une demande a été déposée pour la mise en place d'une commission d'enquête.  « Notre ambition est de revoir l'expertise scientifique au niveau des agences sanitaires en exigeant des méthodes d'expertise bien définies, la crédibilité des données prises en compte, le libre accès aux résultats des études industrielles (trop souvent et abusivement protégées par le sceau du secret des affaires) et l'indépendance des experts recrutés (en purgeant tous ceux ayant des conflits d'intérêts) », a-t-elle déclaré.


Source : lequotidiendumedecin.fr