La Dr Caroline Semaille prend la tête de Santé publique France

L'épidémiologiste Caroline Semaille, ex-numéro 2 de l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), a été désignée par décret ce 23 février à la tête de l'agence Santé publique France (SPF), une nomination qui met fin à des mois d'incertitudes sur la direction de l'institution. Geneviève Chêne n'avait pas été renouvelée à son poste en 2022, l'intérim étant assuré depuis octobre par la directrice générale adjointe Marie-Anne Jacquet.

« Par décret du président de la République, Caroline Semaille est nommée directrice générale de l'agence nationale de santé publique à compter du 23 février », lit-on dans le « Journal officiel ».

« Prendre la direction de Santé publique France, c’est poursuivre mon engagement au service de l’intérêt général. C’est également une responsabilité que j’entends assumer pleinement afin d’éclairer la décision publique et le citoyen sur la base d’expertise et de dispositifs fondés scientifiquement et de contribuer au développement d’environnements favorables à la santé de tous », déclare la Dr Semaille, dans un communiqué de SPF.

20 ans d'expérience dans les agences sanitaires

Praticien hospitalier, médecin de santé publique et spécialiste des maladies infectieuses, la Dr Semaille, 57 ans, exerce depuis plus de 20 ans au sein des agences sanitaires françaises. Elle a notamment travaillé à l’ANSM où elle était directrice générale adjointe depuis avril 2021. Elle y a été également directrice produits pendant cinq ans, avant d'être responsable du pôle produits réglementés à l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) entre 2019 et 2021.

Ce n'est pas la première fois que la Dr Semaille travaille à SPF, puisqu'elle fut à partir de 2000 responsable du programme EuroHIV de surveillance du VIH/sida de l'Institut national de veille sanitaire (INVS, devenue SPF), puis deux ans plus tard, responsable de l’unité VIH/sida, IST et hépatites, jusqu'en 2015. Elle a aussi été membre du Haut Conseil de santé publique (HCSP) de 2013 à 2019 et participe à la Commission nationale de la déontologie et des alertes en matière de santé publique et d’environnement. Des responsabilités qui ne l'ont pas tenue à l'écart du terrain, puisqu'elle a gardé une consultation au Centre hospitalier de Villeneuve-Saint-Georges pendant une décennie.

« Elle a traversé toutes les crises que nous avons connues aussi et elle en a gardé la mémoire. Pour nous, sur le terrain, sa nomination est une excellente nouvelle. Elle est du sérail et n’est pas parachutée », commente auprès du « Monde » Gilles Pialoux, chef du service des maladies infectieuses à l’hôpital Tenon (AP-HP).