La Fondation Méditerranée Infection sur les rails

Publié le 16/07/2012
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DE NOTRE CORRESPONDANTE À MARSEILLE

IL Y A QUELQUES MOIS, Marseille a obtenu le label d’Institut Hospitalo-Universitaire (IHU) pour le projet de Fondation « Méditerranée Infection » dans le domaine des maladies infectieuses et tropicales. Créée en novembre 2011, cette fondation a pour objectif de créer un « centre d’excellence en matière de soins, d’enseignement et de recherche en regroupant sur un site unique tous les acteurs liés aux maladies infectieuses (malades, médecins, chercheurs, industriels…) », a précisé Didier Raoult, directeur de la Fondation.

Elle s’appuie sur l’histoire de Marseille, ville d’accueil de voyageurs et d’immigrés de toutes origines et les maladies infectieuses et sur le centre de recherche Infectiopôle sud qui a, depuis toujours, favorisé la recherche et le recrutement d’étudiants étrangers. « Notre pôle "maladies infectieuses et tropicales" est devenu colossal en quelques années, avec près de 12 % de toutes les publications scientifiques sur ces thèmes », s’est félicité Didier Raoult.

Créer un hôpital intelligent.

Ce spécialiste des maladies infectieuses, grand prix INSERM 2010, n’a qu’une obsession, gagner encore et toujours en qualité de soins. « Nous avons réalisé tout un faisceau de stratégies qui montre qu’on est capable de tout faire ici, du soin, de l’investigation, de la recherche fondamentale, de construire des outils diagnostic. » Son souhait est de regrouper, dès 2015, dans un bâtiment de 20 000 m2 sur le campus Santé de l’hôpital de la Timone, les lits d’hospitalisation (75 au total), les laboratoires de recherche fondamentale et d’analyse, les centres d’enseignement ainsi que, au total, 8 plateformes technologiques.

D’un point de vue sanitaire, l’IHU se concentre sur l’observation des mécanismes de contagion, la mise en place de système de lutte contre la contagion et la standardisation de la prise en charge des malades infectés sur le plan diagnostique et thérapeutique afin d’optimiser l’efficacité et le coût de leur prise en charge. « Nous voulons créer un hôpital intelligent, avec de bons éléments de traçabilité. Car il y a beaucoup de trop de problème d’infection dans l’hôpital qu’il faut régler. Nous souhaitons faire rentrer la bonne pratique grâce à la technologie », poursuit le chercheur.

Certains projets très concrets sont déjà en place, comme le développement des points de soins (POC) véritables laboratoires délocalisables, permettant, sur 18 m2 et avec une seule personne, de faire des diagnostics en quatre heures. L’hôpital développe également des valises de diagnostic, créées en partenariat avec la compagnie de navigation CMA-CGM et spécialement conçues afin d’établir un diagnostic d’urgence sur les bateaux de croisières.

HÉLÈNE FOXONET

Source : Le Quotidien du Médecin: 9153