La France a connu une nette surmortalité en 2022, que le Covid ne suffit pas à expliquer, met en lumière l'Insee dans un article publié ce 7 juin. Ainsi, 675 000 personnes sont mortes en France l'an dernier, soit 53 800 décès de plus que ce qui était prévisible, compte tenu de l'âge de la population et des tendances enregistrées sur les 10 ou 15 années précédentes.
L'écart à la prévision (+8,7 %) est supérieur à celui constaté en 2021 (+6,9 %) et en 2020 (+7,8 %) - l'année ou l'épidémie de Covid avait explosé.
Pourtant, grâce à la vaccination et l'immunité collective, le Covid a nettement moins tué en 2022, avec 38 300 morts contre 59 100 en 2021, selon les chiffres de Santé publique France.
Grippe, fortes chaleurs, effets indirects du Covid
« Les décès dus à d'autres causes que le Covid ont donc augmenté », indique l'Insee, qui mentionne les deux épidémies de grippe en mars-avril et en décembre 2022, et les fortes chaleurs de l'été 2022.
« Enfin, l'épidémie de Covid a pu entraîner depuis 2020 une hausse des décès en raison d'effets indirects, comme des reports d'opérations ou des baisses de dépistage d'autres maladies », indique l'Insee.
La population française est peut-être aussi confrontée à une évolution plus structurelle, avec un coup de frein sur les gains d'espérance de vie qui étaient observés chaque année, avance encore l'Insee. « Il peut y avoir aussi une interruption ou une pause dans la tendance à la baisse de la mortalité mais sans qu'il soit encore possible de l'identifier », indique l'institut. L'Institut national d'études démographiques (Ined) avait déjà observé dans son bulletin de mars l'essoufflement de l'espérance de vie en France.
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