La pollution est responsable de plus de 25 % des décès des enfants de moins de cinq ans

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Publié le 07/03/2017
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Crédit photo : AFP

« Un environnement pollué est mortel, en particulier pour les jeunes enfants », alerte le Dr Margaret Chan, directrice générale de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), qui publie ce 6 mars deux rapports sur le sujet.

Les risques environnementaux - au sens large, i.e. pollution de l'air intérieur et extérieur, tabagisme passif, insalubrité de l'eau, hygiène et moyens d'assainissement déplorables - entraînent chaque année la mort de 1,7 million d'enfants de moins de cinq ans ; ce qui représente plus d'un quart des décès de cette population, révèle le premier rapport, un atlas sur la santé des enfants et l'environnement, intitulé « Inheriting a sustainable world ». L'OMS avait déjà calculé l'an passé que 12,6 millions de décès tous âges confondus (soit un quart des décès totaux) étaient liés à un environnement délétère.

« Les jeunes enfants sont particulièrement vulnérables à la pollution de l'air et de l'eau car leurs organes et leur système immunitaire sont en cours de développement et leur organisme, notamment leurs voies respiratoires, est de petite taille » rappelle le Dr Chan.

Les principales maladies responsables des décès chez les moins de cinq ans ont des facteurs environnementaux qui pourraient être éradiqués. Ainsi, selon le second rapport « Don't pollute my future ! The impact of the environnement on children's health », chaque année, 570 000 enfants de moins de cinq ans meurent d’infections respiratoires (par exemple, de pneumonie) attribuables à la pollution de l’air intérieur et extérieur et au tabagisme passif ; 361 000 succombent de maladies diarrhéiques à cause d’un accès insuffisant à l’eau potable et aux moyens d’assainissement et d’hygiène ; 200 000 petits sont victimes du paludisme (alors que la réduction du nombre de gîtes larvaires de moustiques ou la couverture des réservoirs d’eau potable sont des mesures simples) ; et 200 000 autres meurent de traumatismes accidentels attribuables à l’environnement (intoxications, chutes et noyades). Sans compter les 270 000 enfants qui meurent dans les premiers jours de leur vie de diverses affections dont la prématurité, faute d'hygiène.

Nouvelles menaces

L'OMS met en garde contre l'apparition de nouvelles menaces et pollutions. Celles liées au mauvais recyclage des déchets électroniques et électriques, par exemple, dont la quantité augmentera de 19 % en 2014 à 2018, pour atteindre 50 millions de tonnes. Les enfants, exposés aux toxines, pourraient subir des diminutions de leurs aptitudes cognitives, un déficit de l'attention, des lésions pulmonaires, ou encore des cancers, craint l'OMS.

Le changement climatique provoque, lui, une augmentation de l'asthme. Des symptômes sont signalés actuellement chez 11 à 14 % des enfants de cinq ans et plus ; 44 % de ces symptômes seraient liés à des expositions environnementales (pollution atmosphérique, tabagisme, moisissures et humidité, etc.).

D'autres pollutions perdurent, celles liées à l'emploi de combustibles polluants comme le charbon ou le fumier (susceptibles de provoquer maladies diarrhéiques ou pneumonies), ou à la présence dans l'environnement de fluor, plomb, mercure, pesticides, etc.

« Si nous investissons en vue de supprimer les risques environnementaux pour la santé, par exemple afin d'améliorer la qualité de l'eau ou d'utiliser des combustibles plus propres, les bienfaits de la santé seront considérables », insiste le Dr Maria Neira, directrice du département santé publique de l'OMS.


Source : lequotidiendumedecin.fr