Rapport sur le handicap

La question des aidants sexuels posée à nouveau

Publié le 05/12/2011
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LA VIE AFFECTIVE et sexuelle est l’un des chapitres du rapport de 127 pages intitulé « L’évolution des mentalités et le changement du regard de la société sur les personnes handicapées », réalisé à la demande de François Fillon. L’ex-député, dont une proposition de loi en faveur des aidants sexuels, en janvier 2010, avait soulevé de vives critiques, notamment de la ministre des Solidarités Roselyne Bachelot, qui avait assimilé une telle mesure à de « la prostitution », ne fait pas de recommandations en ce sens. Toutefois, il juge urgent de « réfléchir à des solutions » pour aider les personnes handicapées, mais aussi leurs familles et les professionnels qui les entourent.

Il faut, explique l’ancien élu de la Loire, « rechercher sereinement un cadre juridique et éthique si l’on décide d’entériner l’intervention d’un(e) aidant(e) sexuel(le) ». Cette intervention n’est, selon lui, « envisageable que, et uniquement, pour les personnes n’ayant pas accès à leur propre corps », c’est-à-dire lourdement handicapées. Le rapport précise que cette activité ne devrait pas être assurée par des bénévoles mais confiée « à des intervenants ayant reçu une formation très élaborée, complément d’un cursus classique, médical ou non ». Enfin, il précise qu’aucune décision concernant la vie affective et sexuelle des personnes handicapées « ne doit être prise par un tiers si elle ne s’appuie pas sur le consentement éclairé de la personne et/ou si besoin, de son entourage ».

Le débat sur les aidants sexuels, qui existent officiellement en Allemagne, aux Pays-Bas, au Danemark et en Suisse, a ressurgi plusieurs fois ces derniers mois, plusieurs associations de handicapés y étant favorables, tandis que les féministes sont contre.

Le rapport sur le handicap aborde, en plus de cette question, les thèmes de la vie quotidienne, de l’emploi, de l’école ou de l’accessibilité des bâtiments et des services, pour lesquels il fait de nombreuses recommandations, comme une meilleure formation des professionnels de santé ou de l’éducation. Pour faciliter l’accès aux soins des personnes handicapées, le rapport recommande de « supprimer la prise en compte de l’allocation adulte handicapé au titre de l’évaluation des ressources » pour le calcul du droit à l’aide à l’acquisition d’une complémentaire santé.

Dr L. A.

Source : Le Quotidien du Médecin: 9053