AUX ÉTATS-UNIS, la mise en ligne des documents sanitaires doit permettre aux hôpitaux américains d’économiser 77 milliards de dollars par an à partir de 2020. En Italie, ce chiffre n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd et le ministre de la Fonction publique, Renato Brunetta, a décidé d’appliquer la recette américaine à la santé italienne dont les comptes sont notoirement dans le rouge.
« D’ici quelques semaines, les certificats de maladie dans le public et le privé seront systématiquement mis en ligne », a fièrement annoncé Renato Brunetta à l’occasion d’un congrès médical qui s’est tenu à Rome. Il a ajouté qu’avec cette mesure, qui constitue la première étape d’une révolution pour la Santé italienne, l’État économisera 20 à 30 milliards d’euros d’ici dix ans, qui seront progressivement réinvestis dans la recherche et la modernisation des structures sanitaires. Dans les prochains mois par ailleurs, les ordonnances délivrées par les médecins de quartier pourront également être déchargées sur le Web. En 2011 enfin, les dossiers médicaux des Italiens seront mis en ligne dans le privé comme dans le public.
De l’autre coté des Alpes, 80 % des médecins de quartier possèdent un ordinateur, 50 % ont une connexion Internet dans leur cabinet. Les docteurs de la « Mutua », la sécurité sociale italienne, délivrent chaque année quelque 550 millions d’ordonnances. A raison de 1 euro pièce, l’assurance-maladie épargnera 550 millions d’euros par an.
Reste le fait que le miracle promis par le ministre de la Santé pourrait rester en partie lettre morte. En ce qui concerne en effet les deux premières parties du projet « Toile » de Renato Brunetta, à savoir l’envoi des ordonnances et des certificats via le Web, pas de problème. Mais du côté des dossiers médicaux, la situation est nettement plus compliquée. Dans certaines régions du nord de la péninsule comme la Vallée d’Aoste ou encore la Lombardie qui font de l’efficacité leur valeur primordiale, les dossiers médicaux sont mis à jour en temps réel. En revanche, « l’historique hospitalier » d’un malade est encore transcrit à la main et classé dans des vieilles armoires poussières dans d’autres régions comme le sud de l’Italie.
En attendant de trouver la solution pour combler le fossé entre les régions et pouvoir expédier l’ensemble de la santé sur le Web, Renato Brunetta a offert un petit biscuit aux Italiens. Toujours pour économiser dit-il, du temps et de l’argent : depuis le début du mois, les pharmacies sont autorisées à fixer les rendez-vous pour effectuer des examens dans les hôpitaux et les structures conventionnées.
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