Le Parlement européen a adopté une résolution condamnant l'utilisation des violences sexuelles comme arme de guerre. Adopté à 462 voix pour (19 contres et 89 abstentions), le texte vise aussi à protéger les femmes fuyant l'Ukraine contre les violences et la traite d'êtres humains et à leur permettre d’accéder à des services de santé essentiels. Les eurodéputés font part de leurs profondes inquiétudes face « au nombre grandissant de cas de traite d'êtres humains, de violences sexuelles, d'exploitation, de viols et de mauvais traitements enregistrés auprès des femmes et des enfants fuyant la guerre en Ukraine ».
Le Parlement demande aux États membres de l'Union européenne (UE) de répondre aux besoins spécifiques des femmes et des filles dans les centres d'accueil et de leur donner accès à des mécanismes de plainte, et ce, dans des langues et formats accessibles à tous. À ce titre, les États membres et l'UE devraient rapidement identifier et engager des poursuites contre les réseaux de traite tirant profit de l'exploitation sexuelle des femmes réfugiées.
Accès à l'avortement et kits contraceptifs
Cet appel s'adresse en particulier aux pays d'accueil et de transit, tenus de garantir l'accès à la santé et aux droits en matière de sexualité et de procréation, y compris à la contraception d’urgence et aux soins liés à l’avortement, notamment pour les victimes de viol, ainsi qu'aux soins obstétricaux.
Le texte demande aussi à l'UE dans son ensemble de mener des actions et propose notamment d'envoyer des « kits de contraceptifs et de santé reproductive par le biais de colis ou de convois humanitaires » vers l'Ukraine et les pays hôtes.
La santé sexuelle et reproductive des Ukrainiens est aussi au cœur des préoccupations de l'Onusida. Depuis le 10 avril, l'agence onusienne multiplie les alertes sur les risques que le conflit déclenché par Vladimir Poutine fait peser sur les programmes de lutte contre le VIH. La majorité des traitements utilisés en Ukraine sont produits par l'État via l'agence nationale d'approvisionnement, en association avec le plan d'urgence présidentiel de lutte contre le sida américain (Pepfar pour President's Emergency Plan for AIDS Relief). Cette production locale a été durement affectée par le conflit en cours.
Selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, on dénombre plus de 5,5 millions de réfugiés ayant fui l'Ukraine, dont 90 % de femmes et d'enfants, depuis le début de l'agression russe le 24 février. À ce chiffre s'ajoutent 7,1 millions de personnes déplacées à l'intérieur même de l'Ukraine, notamment des femmes et des enfants nécessitant des soins médicaux.
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