La vision pessimiste des parents

La richesse vient de la différence : ainsi pensent 90 % des adolescents interrogés par Ipsos à l’occasion de la 7e édition des forums Adolescences. Cette richesse est toutefois plus embarrassante qu’autre chose. Organisés par la Fondation Pfizer pour la santé de l’enfant et de l’adolescent, ces rencontres pluridisciplinaires permettent, chaque année, d’ouvrir des échanges entre adolescents et experts. Le thème choisi pour 2 011 était : « Comment faire de ma différence une force ? ». Selon l’enquête réalisée en janvier auprès de 808 adolescents (entre 15 et 18 ans) et 808 adultes (plus de 25 ans), 36 % des adolescents déclarent se sentir différents contre 30 % en 2010. Parmi ceux qui se sentent différents, 57 % disent avoir des complexes par rapport à une partie de leur corps et 32 % estiment que la différence est une marque de maturité. Mais le sondage montre également que dans leur vie quotidienne, les ados se sentant différents sont beaucoup plus fragiles avec un sentiment d’exclusion plus élevé (44 % ont déjà été exclus en raison de leur différence), une souffrance personnelle (51 % souffrent de leur différence et 49 % se sont déjà sentis mal dans leur peau). Globalement, depuis 2009, le sentiment de bien-être exprimé par les ados diminue. Les ados qui se sentent « souvent sous pression » étaient 52 % en 2009, 50 % en 2010 et 56 % en 2 011. Le regard que portent les adultes sur eux est plutôt pessimiste, rapporte l’enquête. Ainsi, 90 % des adultes pensent qu’ils se sentent souvent incompris (contre 41 % des ados qui le déclarent). « Plus que les adolescents, ceux qui m’interpellent sont les adultes », déclare le Pr Philippe Jeammet, président de la fondation Pfizer. « Plus réalistes que les ados, ils sont aussi plus stressés et plus négatifs alors même que leur mission est de soutenir leurs adolescents dans leur vie quotidienne ».