Le « Checkpoint-Paris » : une offre de santé sexuelle communautaire inédite

Par
Publié le 13/07/2016
Article réservé aux abonnés
vih

vih
Crédit photo : S. TOUBON

Une antenne du CeGIDD (Centre gratuit d’Information, de dépistage et de diagnostic) des Hôpitaux Universitaires Saint-Louis - Lariboisière - Fernand Widal propose, depuis fin juin au cœur de Paris, un éventail étendu de prestations de santé allant du dépistage rapide du VIH, des hépatites et d’autres infections sexuellement transmissibles (IST) à la délivrance du traitement post-exposition (TPE) à destination des gays, des lesbiennes et des personnes trans (transsexuels et transgenres).

Proche des lieux de rencontre de la communauté gay

« Ce lieu n’a pas d’équivalent » en France, explique Eve Plenel, la directrice du « Checkpoint Paris » qui fait également partie de la coordination de « Paris sans sida ». Situé au 36 rue Geoffroy L'Asnier, au cœur du quartier du Marais, le Checkpoint a donc élu domicile à quelques encablures des principaux lieux de rencontre et de divertissement de la communauté gay de la capitale.

Une décision qui ne doit rien au hasard, puisqu’elle offre aux publics majoritairement ciblés la possibilité d’avoir une prise en charge adaptée dans un local proche des endroits où ils vivent et/ou qu’ils fréquentent, hors les murs de l’hôpital. L’offre de santé sexuelle proposée par le Checkpoint se veut « complète » et s’appuie sur une équipe médicale « sensible aux questions d'orientation sexuelle ».

Elle comprend, pour le moment, la possibilité de réaliser un dépistage gratuit du VIH, des hépatites et autres IST avec un rendu rapide des résultats. Si le dépistage du VIH et des hépatites se fait encore par le biais des tests rapides à orientation diagnostic (TROD), celui des autres IST (chlamydiae, gonocoque, syphilis) est effectué sur un système GeneXpert qui utilise la technique d’amplification génétique in vitro (PCR).

Les responsables du Checkpoint espèrent, à terme, pouvoir également utiliser ce système pour le dépistage du VIH et des hépatites. Après le rendu des résultats, les personnes bénéficient d’une écoute et de conseils personnalisés ou d’un traitement sur place pour les IST autres que le VIH et les hépatites. Outre les différents dépistages, le Checkpoint est également habilité à délivrer le traitement d’initiation post-exposition (TPE) du VIH.

Addictologie, sexologie et psychologie, gynécologie

Des spécialistes en addictologie, sexologie et psychologie consultent régulièrement dans cette antenne, de même qu’un gynécologue un mardi sur trois. Enfin, depuis la parution du décret l’y autorisant, le Checkpoint va mettre en place, dans les prochains jours, une consultation de prophylaxie pré-exposition (PrEP).

Pour Eve Plenel, l’un des intérêts majeurs de ce dispositif réside dans le fait qu’il « attire les cas incidents qui contribuent à la circulation de l’infection ». Après une première habilitation délivrée par l’Agence régionale de santé (ARS) lui conférant le titre d’antenne du CeGIDD de l’AP-HP pendant 3 ans, le Checkpoint-Paris espère que le renouvellement de 5 ans lui sera accordé. Pour cela, explique E. Plenel, « il nous faut montrer que notre modèle basé sur une offre globale est performant pour infléchir les courbes des différentes infections ».


Source : lequotidiendumedecin.fr