Les engagements de Benoît Vallet (DGS)

Le directeur de la santé veut rester un médecin polyvalent

Publié le 02/05/2014
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Crédit photo : AFP

Le Pr Benoît Vallet le reconnaît : lorsqu’il a été nommé par Marisol Touraine DGS fin octobre 2013, en remplacement de Jean-Yves Grall, il faisait figure d’outsider.

Pourtant c’est bien dans un contexte de crise sanitaire, lors de l’hospitalisation des victimes du coronavirus MERS-CoV au CHRU de Lille, que l’anesthésiste-réanimateur a été repéré par Bruno Maquart, alors directeur adjoint du cabinet de la ministre. Son ancrage dans le Nord-Pas-de-Calais, où les inégalités sociales de santé sont les plus criantes, lui était un atout pour défendre ce thème, au cœur de la stratégie nationale de santé.

Six mois après sa prise de fonction, il se veut plus que jamais médecin, « très polyvalent » bien qu’éloigné de la clinique.

L’un de ses premiers engagements concerne l’Outre-mer. Plusieurs missions sont au programme : la prise en charge des maladies chroniques, la réduction de la surmortalité périnatale et infantile, le dépistage et la prévention, la lutte antivectorielle, la vaccination, le 3e plan chlordécone... Le Pr Vallet impose son style : « On ne fait pas de santé publique sans réfléchir à la façon dont la population va intégrer les recommandations », explique-t-il.

Autre axe de travail : le développement de la recherche avec la préparation d’un programme sur la santé publique, confiée au Pr Geneviève Chêne, de l’Institut thématique multi-organisme (ITMO). « Les financements de la recherche en santé publique ne sont pas aussi lisibles que ceux de la recherche clinique. Il faut en outre travailler sur la dimension régionale avec des actions interventionnelles, en lien avec les généralistes », a-t-il précisé.

Lisibilité et concertation

Le Pr Benoît Vallet s’est engagé à accentuer la lisibilité du travail des agences et leur coordination, tout en rejetant une « logique de domino » qui conduirait à des fusions. « Il faut rendre plus visible les programmes qu’elles portent ensemble car la cacophonie vient lorsque les uns parlent à la place des autres », a-t-il indiqué, illustrant son propos par la lutte contre l’addiction aux jeux qui devrait être assurée par l’INPES dans son volet promotion, et InVS, dans son aspect épidémiologique. « On peut réfléchir à l’avenir sur la mutualisation de fonctions support, mais il ne faut pas tout bouleverser », a-t-il poursuivi.

Le DGS a néanmoins indiqué qu’il y aura une réduction des subventions accordées aux agences nationales et régionales pour répondre aux enjeux financiers.

Enfin, Benoît Vallet a affiché sa volonté de donner la parole aux associations et de promouvoir la place de la France à l’international. Il devrait en être le porte-parole au sein du conseil exécutif de l’Organisation mondiale de la France en 2015.

*Organisés conjointement par l’Association des cadres de l’Industrie pharmaceutique, ESSEC Santé et Le Quotidien du médecin.

Coline Garré

Source : Le Quotidien du Médecin: 9323