LES NOUVEAUX CHIFFRES de la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DRESS)*, très attendus depuis 2007, confirment les tendances déjà observées ces dix dernières années, à savoir une stabilisation du nombre des IVG, à tous les âges. Au total, 222 800 avortements ont été pratiqués en 2008 et 222 100 en 2009, des chiffres en légère baisse (2 %) par rapport à l’année 2007. Le constat est identique dans les départements d’Outre-Mer, qui sont passés de 13 558 IVG en 2008 à 12 869 en 2009. Mais ce n’est pas assez pour que la France tombe en dessous de la moyenne européenne. Chaque année, ce sont près de 15 ‰ Françaises de 15 à 49 ans qui avortent. En Allemagne, Grèce, et Pays-Bas, le taux de recours n’est que de 6 ‰.
Autre preuve de stagnation, l’indice conjoncturel d’IVG, qui évalue le nombre moyen d’avortements que connaîtrait une femme tout au long de sa vie, est de 0,52 par femme pour 2008 et 2009 : « Il est quasi stable depuis la fin des années 1990, après avoir baissé de 1976 à 1988 », souligne le rapport. Et d’ajouter que près de 4 Françaises sur 10 auront recours à une IVG dans leur vie.
Comme les années précédentes, les inégalités entre les régions persistent. Le recours à l’IVG varie du simple au double, de 11‰ femmes dans les Pays de la Loire, à 21 ‰ en Provence-Alpes-Côte d’Azur, talonné par la Corse (19), l’Île-de-France (19) et le Languedoc-Roussillon. Les DOM connaissent, quant à eux, des taux encore plus élevés, de 20 ou 23 pour La Réunion et la Martinique, à 39 et 36 en Guadeloupe et Guyane.
Inquiétude persistante pour les mineurs
L’IVG reste toujours aussi répandue chez les jeunes et très jeunes femmes, même si, logiquement, les 20-29 ans sont celles qui la sollicitent le plus (entre 22 et 27 ‰). Les 15-17 ans sont 10 ‰ à demander un avortement, et les 18-19 ans, 22 ‰. La baisse n’est que minime : le nombre d’IVG chez les mineures (15-17 ans) est passé de 12 855 en 2006 à 11 930 en 2008 et 11 670 en 2009.
L’analyse de l’évolution croisée des IVG et des naissances, qui mesure la propension à interrompre une grossesse, montre en outre qu’entre 2001 et 2005, si le nombre de naissance reste stable (depuis 1990, il est de l’ordre de 4 500 par an), celui des IVG est en constante augmentation. « Ce phénomène montre que les jeunes ont de plus en plus souvent recours aux interruptions lors de grossesses non prévues. »
La ville et le médicament
Comme en 2007, la DRESS observe un report des IVG de l’hôpital vers les cabinets libéraux, qui recensent 20 427 avortements en 2008 et 22 702 en 2009. Quant aux établissements, le secteur public assoit son rôle dans la prise en charge des interventions puisque 66 % des structures qui pratiquent des IVG sont des hôpitaux publics. La part de ce secteur est ainsi passée de 65 % en 1965 à 77 % depuis 2008.
La méthode médicamenteuse est enfin de plus en plus courante et intervient dans plus d’une IVG sur 2.
* « Études et résultats » n° 765, téléchargeable sur le site du ministère, www.sante-sports.gouv.fr (rubrique « Recherche, études et statistiques »).
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