L'épidémie Covid ne faiblit pas, les hospitalisations à la hausse mais pas en réa

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Publié le 28/01/2022

Crédit photo : S.Toubon

Alors que l'on attendait un pic des infections mi-janvier (selon l'Institut Pasteur, notamment), la courbe des infections au Covid-19 ne cesse de s'élever, indique Santé publique France dans son point épidémiologique du 28 janvier (le 100e depuis mars 2020). Par conséquent, la pression sur l'hôpital s'intensifie encore, avec une augmentation des nouvelles hospitalisations, même si le recours aux soins critiques diminue pour la deuxième semaine consécutive.

En semaine 3 (du 17 au 23 janvier), le taux d'incidence est de 3 736 cas pour 100 000 habitants (soit plus de 3 % ) dans la plupart des régions, soit une augmentation de 20 %. En moyenne, l'on compte 358 245 cas d'infection Covid par jour.

Si l'augmentation de la circulation du virus touche tous les âges, les 10-19 ans sont particulièrement concernés (avec une incidence de 6 807 pour 100 000) ; et la hausse est plus marquée chez les 80-89 ans (850, +29 %) et les 90 ans et plus (1 380, +31 %).

Sur le plan géographique, toutes les régions sont concernées par l'augmentation de l'incidence, sauf l'Île-de-France où l'on observe une baisse de 11 % et la Guadeloupe, mais avec une pression hospitalière qui reste forte.

La persistance d'un nombre élevé d'infections est multifactorielle, selon les responsables de Santé publique France : la stratégie de dépistage systématique, la contagiosité du virus, mais aussi la couverture vaccinale perfectible, notamment pour la dose de rappel jouent un rôle, ont-ils cité lors d'un point presse. « Seulement » 75 % des plus de 18 ans ont reçu leur rappel, et 72, 4 % des plus de 80 ans.

Augmentation de 8 % des hospitalisations conventionnelles

Plus largement, la tension sur l'hôpital reste intense, avec un nombre de nouvelles hospitalisations en hausse (16 256, +8 %), tout comme celui des patients hospitalisés (30 256 ; +14 %). Seule éclaircie : le nombre d'admissions en soins critiques diminue (1 745, -12 %) pour la deuxième semaine consécutive, ainsi que le nombre global de patients en réa (3 754 ; -4 %). En revanche, la part des patients porteurs du Sars-CoV-2 hospitalisés pour un autre motif que la Covid-19 augmente à 29 % en semaine 3 vs 27 % la précédente, pour les hospitalisations, et 15 % vs 14 % pour les soins critiques.

Quant au nombre de décès à l'hôpital et en établissement médico-social (1 665), il est en hausse de 8 % mi-janvier, et touche particulièrement les plus de 60 ans. « Il risque de s’intensifier encore, faisant suite à la hausse exponentielle du nombre de cas depuis plus de trois semaines », lit-on.

Augmentation des PIMS

Selon des chiffres publiés en parallèle par la direction des statistiques (Drees) le variant Omicron, omniprésent désormais, est lié à 57 % des décès survenus à l'hôpital entre le 17 et 23 janvier. Il est aussi présent dans 88 % des entrées en hospitalisation conventionnelle et 79 % des admissions en soins critiques. Omicron « apparaît bien moins létal », les patients infectés présentant un « risque de décéder après être passé à l'hôpital réduit de plus de moitié ». Le sous-lignage BA.2 reste très minoritaire, représentant moins de 1 % des séquences interprétables, selon SPF.

Enfin, SPF observe une très nette augmentation du nombre de cas de syndromes inflammatoires multi-systémiques pédiatriques (PIMS), portant le nombre total (depuis le 2 mars 2020) à 932 cas, dont 849 en lien avec le Covid-19. Soit une incidence de 5, 9 cas pour 100 000 habitants mineurs. L'âge médian est de 7 ans.  « Malgré une maladie initiale qui peut être sévère, les données de la littérature montrent que très peu de séquelles sont observées à 6 mois, et il n’est pas exclu que les formes cliniques des PIMS liés au variant Omicron se révèlent moins sévères », lit-on. 


Source : lequotidiendumedecin.fr