Les attentats augmentent la sensation de cohésion sociale mais n'affectent pas l'opinion sur les situations individuelles

Par
Publié le 03/01/2018
Bataclan (hommage en 2017)

Bataclan (hommage en 2017)
Crédit photo : AFP

Un rapport de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) s’est largement penché sur l’impact des attentats du 13 novembre 2015 sur l’opinion publique. Chaque année, le baromètre d’opinion de la Drees permet de suivre l’évolution de l’opinion des Français à l’égard notamment de la protection sociale, des inégalités et de la cohésion sociale. Celui portant sur les données de 2015 a permis d’évaluer l’effet propre des attentats du 13 novembre sur l’opinion des Français, en matière sociale.

« Les résultats montrent une forte augmentation de la cohésion sociale perçue par les Français et du sentiment d’intégration », résume la Drees. « Ce changement s’est accompagné d’une réaction de défense du système social et de l’intervention de l’État en matière économique et sociale. En revanche, les attentats n’ont pas changé la représentation de leur situation individuelle, ni leur vision de l’avenir. Aucun effet n’est constaté sur les questions migratoires. »

Le baromètre de l’année 2015 comptait 3 023 personnes interrogées, dont 1 013 après le 13 novembre (la collecte des données s’étant arrêtée le 1er décembre). Comme chaque année, il comporte des questions sur la cohésion et l’intégration sociales, l’immigration, la défense du système social et la situation individuelle. Des écarts importants sont observés dans les réponses avant et après les attentats : par exemple, « avant le 13 novembre, les personnes interrogées sont 25 % à déclarer percevoir une forte cohésion de la société française, contre 37 % après ». « Ce résultat est considérable, d’autant plus que l’opinion sur cette question est restée stable entre 2014 et 2016 », précise la Drees, qui ajoute que « le pendant individuel de la cohésion sociale est le sentiment d’être intégré dans la société française. La part des personnes se déclarant « très bien intégrées » augmente entre 3,5 et 5,3 points du fait des attentats. »

Pas d’effet sur les questions migratoires, mais une défense plus forte du système social

« L’autre résultat le plus notable est l’absence d’effet sur les questions migratoires, quelles que soient les questions étudiées », ajoute la Drees, tandis que « les résultats sur l’importance et l’attachement au système social actuel traduisent une nette réaction de défense du système social en général dans l’opinion après les attentats » (hausse de la part de personnes qui considèrent que l’intervention de l’État en matière économique et sociale est juste, chute du soutien à un changement radical de la société française au profit du soutien à des réformes qui conserveraient l’essentiel…).

« Ce « légitimisme » appliqué au système social s’inscrit dans une réaction de défense globale de l’organisation sociétale du pays à la suite des attentats », concluent les auteurs.

Pas de changement concernant les situations individuelles

En revanche, concernant leur situation personnelle et celle de leurs proches, « les Français ne se montrent ni davantage optimistes, ni davantage pessimistes ». Les résultats observés sont uniformes pour l’ensemble de la population, ne montrant pas de catégories plus ou moins affectées.


Source : lequotidiendumedecin.fr