Prévention de l’obésité

Les communes se mobilisent pour les enfants

Publié le 06/02/2012
Article réservé aux abonnés

LE PROGRAMME EPODE, lancé en 2004 par 10 villes pilotes, visait à prévenir le surpoids, à garantir le bien-être des familles et à réduire les inégalités sociales de santé. Aujourd’hui, il concerne quelque 3,5 millions de Français sur près de 250 communes et s’intitule désormais « Vivons en forme ». Les actions de ce programme reposent sur l’expertise de nutritionnistes, de sociologues et d’urbanistes, avec l’appui des acteurs locaux (centres de loisirs, clubs sportifs, centres sociaux...). Cette année, le réaménagement de 280 cours d’école est prévu pour encourager les enfants à bouger.

Les chiffres sont toujours alarmants : 14 % des enfants âgés de 3 à 14 ans sont en surpoids et 6 % sont obèses, avec une forte prévalence dans les milieux défavorisés. Pour réduire l’obésité dans la population, les collectivités territoriales affichent une approche positive, progressive et concertée, sans culpabiliser leur cible, conformément au PNNS (Programme National Nutrition Santé). Sébastien Pietrasanta, maire d’Asnières-sur-Seine, engagée depuis 2004 dans la lutte contre l’obésité, donne des chiffres qui se passent de commentaires : « A Asnières, 50 % des enfants sont concernés par le surpoids dans les quartiers difficiles, contre 7 % dans les quartiers résidentiels ! ». Dans sa ville, 5 000 élèves sont pesés et mesurés chaque année. L’élu a dû multiplier les initiatives, pour afficher en 7 ans une baisse de 3,5 % du nombre d’enfants en surpoids. Exemple, une épicerie solidaire propose notamment des fruits et légumes avec 80 % de ristourne. En 2011, les villes engagées ont promu les Ateliers du goût, avec 165 professionnels de la petite enfance formés à l’éveil sensoriel. Les écoles d’Asnières-sur-Seine ont accueilli aussi des ateliers-nutrition. À Melun, en cours de récréation, des fruits ont été distribués. Et la Maison de l’enfance a accueilli des ateliers de cuisine.

Encourager l’activité physique.

En 2012, Thibault Deschamps, secrétaire général de l’Institut des rencontres de la forme (IRFO) lance une nouvelle opération « Vivons en forme ». Le spécialiste le constate : « L’activité physique, ce n’est pas que le sport, qui ne représente que 7 % des dépenses énergétiques quotidiennes ». Son objectif ? Multiplier les occasions de pratiquer une activité physique, sur un mode ludique, notamment durant la récréation des 6-11 ans. Pour faciliter le mouvement spontané des enfants, 280 cours d’école seront réaménagées dans 55 villes, avec, par exemple, des marquages au sol. Pour promouvoir l’activité physique sur le temps périscolaire, une formation de deux jours d’acteurs de terrain permettra d’encadrer les enfants. Le but ?Pratiquer 10 minutes d’éveil musculaire le matin, 30 minutes de jeu collectif à midi, et 10 minutes de relaxation en fin de journée. Une initiative judicieuse pour augmenter le temps consacré à l’activité physique, dans un pays qui diminue celui dédié aux repas. Pascale Hebel, directrice du département consommation du Crédoc, le déplore « Chaque nouvelle génération consacre de moins en moins de temps à l’alimentation ». Changer les comportements nutritionnels reste un défi de taille pour « Vivons en forme » et ses 250 maires.

Pour en savoir plus : www.vivons-en-forme.org. Les 7 et 8 février, à partir de 10 heures, hall du centre administratif et social, 16, place de l’hôtel de ville, à Asnières-sur-Seine.

 CHRISTINE COINTE

Source : Le Quotidien du Médecin: 9078