L’OMS dresse un premier bilan de son dispositif d’accès aux outils contre le Covid-19 et appelle à combler son déficit de financement

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Publié le 27/04/2022
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 Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l'OMS

Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l'OMS
Crédit photo : AFP

Lancement des campagnes de vaccination contre le Covid-19 dans 40 pays, livraison de plus de 1,4 milliard de doses de vaccins à 140 pays via Covax, renforcement des capacités de séquençage en Afrique du Sud, négociation d’accords pour accroître l’accès à l’oxygène dans plus de 120 pays. Dans un rapport publié le 26 avril, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dresse un premier bilan de son dispositif pour accélérer l'accès aux outils de lutte contre l'épidémie, baptisé ACT-A (Access to Covid-19 Tools [ACT] Accelerator).

Créé en avril 2020 sous l’égide de l’OMS, en collaboration avec les États, les agences sanitaires et les industriels, ce mécanisme visait à fournir « équitablement » des vaccins, des traitements et des diagnostics aux pays qui en ont le plus besoin. « Lorsque la pandémie a commencé il y a plus de deux ans, nous savions de notre expérience avec le VIH, H1N1 et d'autres maladies que les seules forces du marché n'étaient pas suffisantes » pour assurer un développement et un accès mondial des ressources nécessaires à la lutte contre le Covid-19, rappelle le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, en préambule du rapport.

ACT-A a ainsi permis de fournir, aux pays les moins dotés, des tests de diagnostic abordables, mais aussi des équipements de protection pour les soignants et des traitements (oxygène et corticostéroïdes). Le soutien aux pays les plus en difficultés face à la pandémie est aussi passé par le partage de notes techniques, d’études et de conseils, ressources qui ont été compilées en octobre 2021 dans une « banque de connaissances » (ACT-A Knowledge Bank).

Une chute des dépistages

Mais alors que la pandémie se poursuit, le dispositif manque de fonds pour maintenir ses activités. Au 20 avril 2022, le déficit de financement s’élève à 14,9 milliards de dollars. « Ce manque signifie que de nombreuses personnes ne sont pas vaccinées, non testés et non traités, tandis que les agents de santé sont sans équipements de protection, risquant leur vie pour sauver autres. Nous devons régler ce problème », insiste le rapport.

À court terme, l’enjeu pour ACT-A est de permettre un accès aux traitements antiviraux, porteurs « d’énormes promesses ». « Sans action forte, il y a un risque important que les inégalités qui ont fait dérailler les efforts de vaccination en 2021 limitent également l’accès à ces traitements vitaux », souligne Tedros Adhanom Ghebreyesus, rappelant les efforts actuels d’ACT-A en faveur de la production de génériques.

Car, tant que les vaccins et les nouveaux antiviraux ne seront pas déployés équitablement, en complément de systèmes robustes de test et de séquençage, la pandémie perdurera, avertit le rapport. « Avec la chute de la mortalité, de nombreuses personnes sont prêtes à déclarer la fin de la pandémie. Mais ce n'est pas le moment de baisser notre garde. Cette pandémie est loin d'être terminée et avec l'incroyable croissance d'Omicron à l'échelle mondiale, de nouveaux variants sont susceptibles d'émerger », ajoute Tedros Adhanom Ghebreyesus, s’inquiétant de la « chute » des dépistages, outils de surveillance majeure offrant une visibilité sur la trajectoire du virus.


Source : lequotidiendumedecin.fr