L'optimisme est associé à une longévité exceptionnelle

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Publié le 27/08/2019

Crédit photo : Phanie

Les plus optimistes d'entre nous gagneraient 11-15 % d'espérance de vie par rapport aux plus pessimistes, ont estimé des chercheurs de Harvard d'après deux grandes cohortes américaines ayant totalisé 69 744 femmes pour la Nurses' Health Study (NHS) et 1 429 hommes pour la Veterans Affairs Normative Aging Study (NAS).

Cette nouvelle étude publiée dans les « PNAS » confirme le rôle des facteurs psychologiques dans la longévité, et notamment la longévité exceptionnelle définie par un âge ≥ 85 ans. Or, selon les auteurs, l'optimisme, s'il est à 25 % héréditaire, « est aussi déterminé par des facteurs sociaux structurels et peut s'apprendre », citant plus loin des ateliers d'écriture rapide, la méditation ou des thérapies comportementales.

Des résultats répliqués dans deux cohortes

Au sein de la NHS, les femmes étaient âgées de 58 à 86 ans lors de l'évaluation de leur état d'optimisme en 2004 et la mortalité était examinée sur un suivi de 10 ans (jusqu'en 2014). Pour la NAS, les hommes étaient âgés de 41 à 90 ans lors de l'évaluation de leur état d'optimisme en 1986 et le suivi a duré 30 ans jusqu'en 2016. Dans la NHS, le niveau d'optimisme a été évalué par le questionnaire LOT-R (6 items avec 6 grades possibles), dans le NAS, c'est le Revised Optimism-Pessimism Scale (PSM-R).

Dans les deux sexes, les chercheurs ont constaté une association dose-dépendante entre niveau d'optimisme et longévité. Pour la longévité exceptionnelle, les participants les plus optimistes avaient une probabilité 1,5 fois plus grande pour les femmes et 1,7 fois pour les hommes de vivre après 85 ans.

Les associations persistaient après ajustement sur le statut socio-économique, l'état de santé, la dépression, l'intégration sociale et le mode de vie (tabagisme, alimentation, alcool). Pour les auteurs, l'optimisme est un facteur potentiellement modifiable « qui devrait être ciblé pour améliorer la santé et la longévité des populations », écrivent-ils.

 

Dr Irène Drogou

Source : lequotidiendumedecin.fr