Mars bleu : l’INCa et la Ligue lancent leurs nouvelles campagnes pour dédramatiser le dépistage du cancer colorectal

Le dépistage organisé du cancer colorectal peine toujours à atteindre sa cible. Seuls 30,5 % des 50/74 ans sans facteur de risque ni symptôme concernés par ce dépistage (16,5 millions de personnes) l'ont réalisé en 2018-2019, un taux en recul de 1,4 point par rapport à 2017-2018 et « très en deçà des recommandations européennes (45 %) », relève un communiqué de l’Institut national du cancer (INCa).

À l’occasion du lancement de « Mars bleu », mois de mobilisation contre le cancer colorectal, l’Institut lance une nouvelle campagne de sensibilisation sur les bénéfices de ce dépistage via une série de chroniques audios diffusées sur les radios, Web radios, sites Internet et réseaux sociaux pour les territoires ultra-marins (en créole) et la métropole.

Des retards de dépistage préjudiciables

Dans le contexte de la crise sanitaire et d’une crainte d’un renoncement aux soins, l’INCa insiste également sur les modalités du dépistage qui se réalise à domicile. Une vidéo participe ainsi à la dédramatisation du dépistage (prélèvement unique de selles) en en détaillant les étapes « avec humour et légèreté », est-il souligné.

La Ligue contre le cancer se mobilise également en s’appuyant sur une « visite » virtuelle du côlon, accessible via ordinateur, smartphone ou tablette, comme support de sensibilisation sur l'importance du dépistage précoce et des traitements.

L’association s’inquiète, elle aussi, des conséquences de la crise sanitaire sur les dépistages. Selon elle, « près de 93 000 diagnostics de cancers n'ont pu être établis en 2020 ». Ces retards de diagnostic correspondent à autant de pertes de chance pour les patients non dépistés. D’autant que le cancer colorectal, s’il est détecté tôt, « est guérissable dans 90 % des cas ! », martèle la Ligue.

« En 2020, nombre de rendez-vous et opérations de dépistages ont été annulés. Le déclenchement récent du plan blanc et les nouvelles déprogrammations dans les hôpitaux nous inquiètent, alerte le Pr Axel Kahn, président de la Ligue contre le cancer. Si nous ne nous y attelons pas dès maintenant, les conséquences de ces retards se manifesteront dans les années à venir, quand il sera vraiment trop tard. »

Les chiffres clés du cancer colorectal

En 2018, 43 336 cas de cancer colorectal ont été détectés (femmes : 20 120 ; hommes : 23 216). La même année, 17 117 décès ont été enregistrés (femmes : 7 908 ; hommes : 9 209).

À cinq ans, le taux de survie s’établit à 63 % (personnes diagnostiquées entre 2010 et 2015), soit une amélioration de la survie de 12 points de pourcentage par rapport à la période 1990-2015.