Méningites fongiques aux États-Unis : le centre d’Atlanta retrouve le coupable

Publié le 11/10/2012
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Crédit photo : AFP

Pendant plusieurs semaines, les États-Unis ont dû faire face à une poussée épidémique inhabituelle de méningites. Celle-ci était doublement inhabituelle par son pathogène, un champignon (aspergillose principalement) chez des sujets sains (non immunodéprimés), et par sa dispersion géographique à plusieurs États.

Avec plus d’une centaine de cas rapportés et près d’une dizaine de cas de décès, le Centre de surveillance épidémiologique d’Atlanta (CDC ou Centers for Disease Control and Prevention) se trouvait en alerte « rouge ». L’agence a été à la hauteur de la mission que lui ont confiée les autorités fédérales : ses enquêteurs sont parvenus à tracer la source de ces méningites provoquées par des injections de corticoïdes intra-rachidiennes effectuées entre juillet et septembre pour des indications banales de cervicalgies, lombalgies ou radiculalgie sciatiques.

Des lots contaminés

Tous ces corticoïdes provenaient d’un même centre de conditionnement (le New England Compounding Center) localisé en Nouvelle Angleterre, à proximité d’une ville également rendue célèbre par l’épidémiologie, Framingham. Les enquêteurs ont identifié trois lots d’acétate de méthylprednisolone produits par ce même centre de conditionnement et qui avaient tous été utilisés pour les indications déjà évoquées. Il ne restait plus qu’à prendre les dispositions de précautions qui s’imposaient : interdiction pour les médecins d’utiliser les produits incriminés ; établissement des procédures réglementaires plus strictes à l’égard de telles unités de production ; contrôle renforcé de la Food and Drug Administration (FDA).

S’il est regrettable que des pathologies triviales de l’appareil locomoteur aient pu conduire certains patients à des décès qualifiés de iatrogènes, la performance diagnostique et la précision épidémiologique du Centre d’Atlanta est quant à elle remarquable. Elle n’est pas sans rappeler la grande époque de ce centre qui, au début des années 1980, a identifié le sida.

Bilan au 10 octobre

L’alerte a été déclenchée le 21 septembre dernier quand le département de la santé de l’État de Tennessee (sud) signale le cas d’un patient atteint de méningite environ 19 jours après une injection intra-rachidienne de corticoïdes. Après de premières cultures (liquide céphalorachidien) négatives, un Aspergillus fumigatus est isolé. Une semaine plus tard d’autres cas sont identifiés dans d’autres États. Au 10 octobre, le bilan réalisé par les CDC était le suivant : 137 personnes touchées dont 12 décès dans 10 États (Floride, Indiana, Maryland, Michigan, Minnesota, New Jersey, Caroline du Nord, Ohio, Tennessee, et Virginie). Le Tennessee est l’État le plus touché avec 44 personnes atteintes et 6 décès.

 Pr Charles Msika, chirurgien orthopédiste, membre de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique (www.sofcot.fr)  Dr L. A

Source : lequotidiendumedecin.fr