Missions, prescriptions : les syndicats de kinés affligés par un projet de décret

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Publié le 13/07/2016
KINE

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Crédit photo : S. TOUBON

Les représentants des kinés sont en colère et le font savoir. Reçus au ministère, la Fédération française des masseurs kinésithérapeutes rééducateurs (FFMKR) et l'Union nationale des syndicats des masseurs kinésithérapeutes libéraux (UNSMKL) ont rejeté un projet de décret, soumis à concertation, qui vise à encadrer le renouvellement d'ordonnance par le kinésithérapeute lui-même pour certains soins. Autre motif de courroux : un projet de réforme relatif aux dispositifs médicaux prescriptibles par la profession.

Les syndicats reprochent au projet de décret sur le renouvellement d'ordonnance de soins de masso-kinésithérapie d'être « extrêmement limitatif », car applicable dans le cadre de l'ALD et seulement pour la mucoviscidose, la maladie de Parkinson, la sclérose en plaques et la paraplégie.

La profession proposait d'y intégrer toutes les pathologies soumises à référentiel, les personnes âgées et les patients atteints d'AVC. « Contre toute attente et malgré nos remarques, la lombalgie chronique n'a pas été retenue », regrettent les représentants des kinés, qui ont refusé en bloc ce projet de décret.

Pas de moyens 

Quant au projet de réforme relatif aux dispositifs médicaux prescriptibles, les représentants expliquent avoir proposé une liste de 33 produits qui peuvent prétendre ou non à remboursement. « Nous avons été informés que nous ne pouvions prétendre ni à la prescription de phytothérapie et d'aromathérapie (...) ni à celle de désinfectants cutanés et de sérum physiologique (...) ou de pansements étanches dans le cadre des retours précoces à domicile », regrettent les masseurs-kinésithérapeutes, dénonçant une « aberration ».

« Aucun moyen n'est donné à la profession pour ces nouvelles missions confiées par la loi en cas d'urgence et en l'absence d'un médecin, ou pour prendre en charge des patients de plus en plus lourds en sortie précoce d'hospitalisation », se désolent les quatre syndicats, qui attendent aussi une revalorisation tarifaire liée aux économies engendrées par le non-recours aux SSR.

Mécontents, les kinés appellent leurs confrères à adresser systématiquement aux urgences les patients qui se présentent sans prescription pour de la petite traumatologie, lumbagos, des bronchiolites, et à refuser toute prise en charge pour une HAD ou un programme d'accompagnement à domicile (PRADO).

 


Source : lequotidiendumedecin.fr