La France de 2021 porte encore les stigmates de la crise liée au Covid-19, met en évidence l'Institut national d'études démographiques (Ined) dans sa publication « Conjoncture démographique », et ne retrouve pas les niveaux d'avant 2020, que ce soit en termes de naissances, de décès ou de mariages.
Avec 67,8 millions d'habitants au 1er janvier 2022, la France reste le principal moteur démographique de l'Union européenne. C'est 187 000 de plus qu'au 1er janvier 2021. La France est l'un des 9 pays européens parmi les 27 dont le solde naturel (de 81 000 en 2021) est positif. Elle est aussi le premier pays européen en termes de fécondité - mais elle est talonnée par la Roumanie.
Rattrapage partiel des naissances
Ainsi, 742 500 enfants sont nés en France en 2021, soit 7 300 de plus qu’en 2020, mais 10 900 de moins qu’en 2019, année d’avant-crise. L’augmentation de la natalité est presque totalement le fait d’une augmentation de la fécondité, dont l’indice conjoncturel augmente légèrement pour atteindre 1,83 enfant par femme en 2021 (contre 1,80 en 2020). Ce sont les femmes de 30 à 34 ans et celles de 35 à 39 ans qui ont eu en moyenne plus d’enfants.
L'Ined souligne combien les modèles de fécondité varient selon les régions. Dans le nord et le centre de la métropole (Picardie, Nord-Pas-de-Calais, Centre-Val de Loire, Bourgogne, Poitou-Charentes), la fécondité est précoce (pic entre 25 et 29 ans), contrairement à l’Arc Atlantique et le sud de la France métropolitaine (Provence-Alpes-Côte d'Azur, Bretagne, Aquitaine, Midi-Pyrénées, Languedoc-Roussillon) où elle est relativement tardive (pic entre 30 et 34 ans). Plus atypiques, les départements d’outre-mer ont des taux à 20-24 ans plus élevés qu’ailleurs, tandis que la Corse a des taux très faibles et un plateau à 25-34 ans. Enfin, l'Île-de-France présente un pic très élevé à 30-34 ans.
Le nombre d’avortements est stable
Les contrastes entre régions sont aussi prégnants en matière d'avortement, avec des taux plus élevés que la moyenne en Île-de-France, Provence-Alpes-Côte d'Azur, Languedoc-Roussillon et dans les Drom.
Globalement, c'est la stabilité qui domine, avec 224 200 interruptions volontaires de grossesse (IVG) en 2021 contre 222 300 en 2020, mais 233 300 en 2019. Avec la diffusion de la méthode médicamenteuse, le nombre d’IVG chirurgicales baisse chaque année et l’augmentation de la part des IVG réalisées par la méthode médicamenteuse s’accroît (77 % en 2021), principalement en cabinet de ville. Ces derniers sont à l'origine de 35 % des IVG médicamenteuses (contre 20 % en 2015), même si les établissements de santé restent en 2021 les lieux où les IVG sont les plus fréquemment pratiquées (dans 65 % des cas).
Surmortalité persistante
La France n’a pas encore complètement retrouvé son niveau d’espérance de vie d’avant la crise sanitaire en 2021, avec 657 500 décès, soit 1,70 % de moins qu'en 2020, mais encore 7,2 % de plus qu'en 2019. Pour rappel, le Covid a été la troisième cause de mortalité en 2020, selon la Drees et Santé publique France.
Entre 2020 et 2021, l’espérance de vie a augmenté de 2,4 mois pour les hommes (79,3 ans) et 3,6 mois pour les femmes (85,4 ans), mais elle avait perdu respectivement 7 mois et 5 mois entre 2019 et 2020. La surmortalité est estimée à 6,3 % en 2021 (contre 7,5 % en 2020).
L'irruption du Covid a bouleversé le classement traditionnel des régions en matière de mortalité. Ainsi, les régions d’Île-de-France et du Sud-Est ont connu une surmortalité élevée, alors que la mortalité générale y est relativement faible. La Lorraine, le Nord-Pas-de-Calais, la Basse-Normandie et la Picardie ont également été fortement touchés avec un niveau de mortalité initial relativement élevé.
Enfin, le nombre de mariages repart à la hausse en 2021, sans retrouver pour autant celui de 2019 - et 2,7 % concernent des unions de même sexe, davantage entre femmes qu'entre hommes pour la deuxième année consécutive.
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