Olmésartan : une baisse des prescriptions de 10 %, insuffisante, estime la DGS

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Publié le 27/05/2016

La Direction générale de la santé (DGS) s'alarme d'une baisse insuffisante des prescriptions des spécialités à base d'Olmésartan en dépit de la décision de la Haute Autorité de santé de déremboursement des spécialités à base d’olmésartan qui doit prendre effet le 3 juillet 2016.

Malgré les courriers invitant les professionnels de santé à réévaluer le traitement de leurs patients sous olmésartan, la baisse des prescriptions « reste modeste », de l'ordre de 10 % avec, selon la DGS, une moyenne de 89 200 boîtes par semaine qui reste « très élevée ».

La DGS a sollicité le Conseil national de l'Ordre et l'Assurance-maladie afin de sensibiliser les médecins. Elle rappelle le message de l'Agence de sécurité du médicament (ANSM) qui, dans un courrier du 12 avril 2016, demande aux médecins d'informer les patients traités par olmésartan et de leur proposer lors de leur prochaine visite de suivi, la meilleure alternative thérapeutique.

« En cas de maintien des spécialités à base d’olmésartan « il faut aviser votre patient que celles-ci ne lui seront plus remboursées pour une délivrance en pharmacie postérieure à la date butoir du 2 juillet 2016 », précise l'ANSM.

Plusieurs mois après

En avril 2015, la HAS a émis un avis défavorable au maintien du remboursement des spécialités à base d’olmésartan, antagonistes de l'angiotensine II, en raison d'un service médical rendu (SMR) insuffisant. L'efficacité de l'olmésartan, indiqué dans le traitement de l’hypertension artérielle (HTA) essentielle, en monothérapie ou en association, « a été démontrée uniquement en termes de réduction des chiffres tensionnels et non en termes de morbi-mortalité cardio-vasculaire, contrairement à la majorité des autres sartans », explique l'avis de la HAS.

De plus, à la différence des autres sartans disponibles, l’olmésartan expose à un risque plus élevé, « bien que très rare (< 1/10 000) » mais qui augmente avec la durée d'exposition, d'entéropathies graves se traduisant par une diarrhée chronique avec perte de poids, vomissements, et parfois une déshydratation avec insuffisance rénale fonctionnelle et une hypokaliémie, pouvant entraîner une hospitalisation prolongée. « L’entéropathie peut survenir plusieurs mois ou plusieurs années après le début du traitement et une récidive des symptômes a été observée lors de la réintroduction de l’olmésartan », précise la HAS.

Référé au Conseil d'État

L'évolution est habituellement favorable des signes cliniques d’entéropathie à l’arrêt de la prise de l’olmésartan. Au vu de ces données, la Commission de la transparence a considéré que le service médical rendu était « insuffisant au regard des alternatives disponibles pour justifier sa prise en charge par la solidarité nationale dans l’indication de l’AMM ». Un arrêté de déremboursement a été publié au Journal Officiel le 3 avril 2016.

Toutefois la décision est contestée par les laboratoires Daiichi Sankyo et Ménarini qui ont déposé un référé auprès de la section du contentieux du Conseil d'État. Une audience doit avoir lieu au début du mois de juin.


Source : lequotidiendumedecin.fr