Où et comment vacciner les enfants contre le Covid : la DGS précise la marche à suivre

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Publié le 14/12/2021

Crédit photo : PHANIE

Alors que s'ouvre demain la vaccination des enfants à risque, avant un probable élargissement à l'ensemble de la population des 5-11 ans, la Direction générale de la santé précise la marche à suivre pour les médecins dans un courrier « DGS-Urgent ».

Dès ce 15 décembre, sont éligibles les enfants présentant au moins une comorbidité*, ainsi que ceux vivant dans l'entourage d'une personne immunodéprimée, ou encore ceux pour lesquels les médecins spécialistes d'organes et de maladies rares pointent une vulnérabilité leur conférant un risque majeur de formes graves. La vaccination anti-Covid des enfants repose sur la forme pédiatrique du Comirnaty (Pfizer-BioNtech), comme l'a préconisé la Haute Autorité de santé fin novembre.

Trod en amont de la vaccination

Les enfants les plus à risque doivent être vaccinés dans les établissements de santé et services spécialisés, qui auront des doses (via les pharmacies à usage interne) à partir du 14 et du 16 décembre. Les autres enfants prioritaires pourront se tourner vers certains centres de vaccination, où des lignes pédiatriques dédiées seront mises en place dès le 15 décembre. Les libéraux (médecins et infirmiers sur prescription) peuvent aussi vacciner leur patientèle pédiatrique, dans leur cabinet ou à domicile, en se procurant des doses pédiatriques auprès des centres de vaccination, ou sur le portail des commandes (mais la livraison n'interviendra qu'entre le 24 et le 28 décembre).

L'entretien prévaccinal, systématique et adapté à l'âge du patient, doit être l'occasion pour le médecin de vérifier l'éligibilité de l'enfant, tout en tenant compte des contre-indications (dont un syndrome inflammatoire multi-systémique pédiatrique post-Covid). Il est recommandé de réaliser un test rapide d’orientation diagnostique (Trod) sérologique en amont de chaque vaccination (sauf en outre-mer en raison d'un risque de faux positifs liés à la dengue). En fonction du résultat du test, un schéma à une ou deux doses sera proposé.

Le schéma complet avec ce vaccin trois fois moins dosé que pour les adultes (et à bouchon orange) est de deux doses à trois semaines d'intervalle, mais il existe deux exceptions. Les enfants ayant déjà eu le Covid ne doivent recevoir qu'une dose, tout comme ceux qui l'attrapent plus de 15 jours après la première dose de vaccin. Les enfants ayant contracté le Covid-19 moins de 15 jours après la première injection doivent recevoir une seconde dose deux mois après l’infection.

Les enfants sévèrement immunodéprimés doivent recevoir deux doses (et n'ont pas besoin de se soumettre à un Trod), voire trois sur avis médical.

Dans tous les cas, l'enfant doit être accompagné par au moins un parent, qui doit remettre un formulaire d’autorisation parentale signé.

Préparation pour une extension à tous les enfants de 5 à 11 ans

Alors que l'avis du Comité consultatif national d'éthique est attendu ce 16 décembre sur l'extension de la vaccination à tous les enfants de 5 à 11 ans, et que celui de la HAS est imminent, la DGS demande d’ores et déjà à l'ensemble des professionnels « de s'y préparer afin qu'elle puisse être mise en œuvre dans les délais les plus brefs ». Cette vaccination sera possible, sur la base du volontariat, en centre de vaccination et dans les cabinets médicaux, est-il précisé. « À partir du 20 décembre, chaque centre de vaccination devra être en mesure d’ouvrir au moins une ligne de vaccination pédiatrique, à l’exception des centres présentant des difficultés organisationnelles manifestes », lit-on.

Ce 11 décembre, le Premier ministre Jean Castex a estimé que la vaccination des jeunes enfants était « une nécessité ». Cinq jours auparavant, le Conseil d'orientation de la stratégie vaccinale considérait que « les indications paraissaient réunies », mais que le feu vert restait conditionné à la publication des données en vie réelle afin de s'assurer d'une balance bénéfice-risque favorable. 

* Cardiopathies congénitales non corrigées, asthmes nécessitant des corticoïdes ou une hospitalisation ou une ALD, maladies hépatiques chroniques, maladies cardiaques et respiratoires chroniques, cancer en cours de traitement, maladie rénale chronique, handicap neuromusculaire sévère, maladies neurologiques, immunodéficience primitive ou secondaire (infection par le VIH ou induite par médicaments), obésité, diabète, hémopathies malignes, drépanocytose, trisomie 21. 


Source : lequotidiendumedecin.fr