Outre-mer : arrêté limitant la teneur en sucre des produits locaux et nouvelle stratégie de santé

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Publié le 25/05/2016

Trois ans après le vote de la loi Lurel interdisant la distribution de produits agro-alimentaires plus sucrés qu'en métropole, un arrêté publié au « Journal officiel », limite la teneur maximale en sucre ajouté dans les produits locaux distribués exclusivement en outre-mer.

L'arrêté, en date du 9 mai 2016, précise que « la teneur en sucres ajoutés des denrées alimentaires de consommation courante », distribuées dans les départements d'outre-mer et dans les collectivités de Saint-Barthélemy, Saint-Martin et Saint-Pierre-et-Miquelon, mais non distribuées en France hexagonale, « ne peut pas être supérieure à la teneur en sucres ajoutés la plus élevée constatée dans les denrées alimentaires » de la même famille « les plus distribuées en France hexagonale ».

Sodas, yaourts, biscuits, glaces, gâteaux, céréales

Cet arrêté, signé des ministères de la Santé, de l'Agriculture, de l'Économie, des Outre-mer et du Commerce, recense la liste de tous les produits locaux concernés, notamment les sodas, yaourts, biscuits, glaces, gâteaux, céréales du petit-déjeuner, chocolats et barres chocolatées.

« Une nouvelle étape » vient d'être franchie « en matière d'égalité d'accès à une offre alimentaire de qualité dans les outre-mer », a salué le député de Guadeloupe Victorin Lurel, ancien ministre des Outre-mer, à l'origine de la loi visant à garantir la qualité de l'offre alimentaire en outre-mer, adoptée en juin 2016.

La mesure s'intègre à la stratégie de santé pour les Outre-Mer présentée aujourd'hui par Marisol Touraine au salon « Paris Healthcare Week ». « Nous avions eu tort de penser que le combat s’arrêterait une fois la loi votée ! Le plus dur était de garantir la juste application de cette loi. Ce travail a été long, trop long. Les blocages et les obstacles ont été forts. Mais j’ai tenu bon, parce que j’ai la conviction que ce texte permettra d’améliorer la qualité des produits consommés outre-mer et donc la santé publique. L’arrêté établissant la liste des produits concernés a été publié hier [mardi 25 mai] et nous pouvons toutes et tous nous en réjouir », a d'ailleurs commenté la ministre.

5 axes dont la prévention

Le premier des 5 axes de cette stratégie de santé concerne donc la prévention et la lutte contre les inégalités de santé à travers notamment des programmes régionaux Alimentation Activité Nutrition Santé (PRAANS). Une enveloppe de 40 millions d’euros par an sera affectée à la prévention dans le cadre de fonds d’intervention régionaux pour des programmes de diffusion massive de TROD (test d'orientation diagnostique) ou de suivi de grossesse à risque.

L’amélioration de la veille, de l’évaluation et de la gestion des risques sanitaires constitue le deuxième axe qui s'appuiera sur les initiatives existantes pour les renforcer et les améliorer. L'autonomie est au cœur de l'axe 3 avec une déclinaison régionale de la loi sur l’adaptation de la société au vieillissement et de la politique du handicap. Pour cela, le gouvernement consacrera au moins 20 millions sur les 180 millions d’euros affectés à la création de solutions nouvelles, annoncés par le président de la République lors de la Conférence sur le handicap.

Sortir du tout T2A

Quant aux hôpitaux et au système de santé (axe 4) la ministre a promis de « sortir du "tout T2A" » avec, dès cette année, des moyens financiers en plus pour les hôpitaux de proximité. Mais la ministre a promis d'aller « encore plus loin » : « Je prendrai dans les prochains mois une mesure pour mieux prendre en compte les surcoûts outre-mer. Cette mesure aura vocation à entrer en application dès l’an prochain. » Enfin le dernier volet vise à renforcer l'accès aux droits des ultramarins via notamment la mise en place de la protection universelle maladie (PUMA).


Source : lequotidiendumedecin.fr